Une fresque historique qui pendant un temps fut le film le plus cher du cinéma Français, un grand projet comme il n’en existe quasiment plus aujourd’hui malheureusement. L’argent ne fait pas tout hélas et l’incapacité du film à conférer un réel souffle à l’aventure est peut être la fausse note majeure du projet. D’autant que la comparaison avec Lawrence d’Arabie, le maître de la catégorie, est inévitable. Du coup les longueurs et les défauts ressortent, le plus préjudiciable étant ce scénario mal branlé.
Le film dure presque 3 heures et pourtant on a du tailler dans le lard parce que certains passages semblent un peu vite expédiés. Il devient donc difficile à certains moments de bien cerner les situations et les enjeux, sans compter l’utilisation tout aussi déboussolante des ellipses temporelles. Ce sentiment est sûrement en partie voulu mais il y a un problème évident au niveau de l’adaptation du roman à moins que ce ne soit le montage.
Le mauvais calibrage sonore n’arrange pas non plus l’intelligibilité du truc en faisant chuchoter les personnages d’une réplique à l’autre, étonnant d’ailleurs que le film ait été nominé pour le César du meilleur son (à moins que le problème vienne du DVD).
Se rajoutent à ça quelques absurdités notamment l’aberration de certaines tactiques militaires ou encore le refus un peu ridicule de montrer l’anatomie des actrices par divers subterfuges puritains. La jeune et belle Sophie Marceau est vraiment l’une des seules à sortir son épingle du jeu dans son rôle de « princesse mutine » avec Michel Duchaussoy et sa courte apparition en petit chef colonialiste. A la fin des comptes tout ceci résulte d'un film malade mais dépaysant sur bien des points.