Pendant la seconde guerre mondiale, un brave villageois, certainement moins héros qu'homme de devoir, accepte de jouer les maris et pères de famille pour protéger la femme d'un résistant.
Cette chronique de l'Occupation offre à Bourvil un double rôle, de comédie et de mélodrame, de la même façon qu'elle relate tout autant l'atmosphère de la guerre que la relation progressivement chaleureuse qui se noue entre l'épouse et mère et l'imposteur de circonstances.
L'existence familiale aux côtés de sympathiques voisins de clandestinité évoque les rigueurs et les dangers de l'Occupation, et participe de l'édification du patriote populaire et modeste, de l'anonyme courageux, par opposition bien sûr au milicien ou collaborateur. Certains passages mélo sont sans doute un peu appuyés mais le caractère humain du sujet est très bien servi par Bourvil et Michèle Morgan. Cet aspect du film est d'ailleurs certainement plus original, surprenant parfois, que les notions plus convenues de responsabilité et d'héroisme. Le dénouement est assez terrible, qui nous ferait craindre le retour des camps du vrai mari...