Fortunella est un film mineur écrit par la première équipe de Fellini, mais que celui-ci n’a pas souhaité filmer, laissant faire le plus vieux des De Filippo, artisan honnête mais sans réelle plus-value esthétique.
Les personnages sont de la même famille que ceux du Federico des débuts (surtout Il Bidone et Cabiria), avec une Masina toujours aussi souffre-douleur et un Sordi dans un demi-contre-emploi (d’habitude il n’est qu’à moitié salaud).
Côté casting improbable on retrouve l’assez bien doublé Paul Douglas, qui n’a néanmoins qu’un charisme limité et aurait très bien pu être remplacé par le premier piémontais venu.
Reste un film valable sur la nuit et les marginaux italiens des années 50, c’est du Fellini on vous dit, et pour peu qu’on soit client on y trouve son compte.
Nino Rota en profite par ailleurs pour étrenner sa composition la plus célèbre, qui lui servira quinze ans après quand il s’agira de travailler pour un émigré célèbre. Gli americani non lo sapranno.