Je n’attendais rien de Foxcatcher. Point de visionnage de bande annonce, point de lecture de résumé, pour mieux être surpris et apprécier l’œuvre, dont l’affiche m’attirait tout de même pas mal. Au final, ce qui m’a le plus obnubilé pendant ma séance a été le fait de ne croquer mes chips (1€10 au monoprix) qu’aux moments les plus propices. Bref, je les laissais fondre en bouche jusqu’à ce qu’un bruit s’élève. Et à chaque haute sonorité, je mâchais rapidement. A un moment j’ai enchaîné 5 chips. Mais je n’ai même pas pu finir mon paquet.
Je viens de me souvenir d’une citation écrite par un homme à chapeau pointu :
« Quand on critique, on raconte pas sa vie ». Heureusement que je ne me souviens que maintenant de ces sages paroles…
Foxcatcher n’est pas un film de sport. C’est avant tout un film sur les liens familiaux.
Les personnages joués par Channing Tatum et Mark Ruffalo, frères dans le film, sont deux lutteurs professionnels, qui visent toujours plus haut dans leurs compétitions sportives.
Leur relation familiale est des plus basiques. On s’aide, on s’aime, on se frappe un peu, on se serre dans les bras beaucoup, blablabla. Du déjà vu, qu’aucune vraie ampleur ne vient cacher.
Un troisième personnage, joué par un Steve Carell absolument méconnaissable mais assez remarquable, vient se mêler à leur vie. Cet homme riche et étrange souhaite prendre sous son aile les frères (l’un puis l’autre) mais ses intentions restent mystérieuses. Que cherche-t-il au fond ? Pourquoi s’intéressent-il tant à eux ? Cache-t-il quelque chose ? Des questions qui n’ont au final pas lieu d’exister, tant les desseins du personnage se résument simplement à ce qui le caractérise. Il n’y a en fait rien de cacher, tout est là dès le début, une fois qu’on le connait.
Cependant, le film nous entraîne non sans ennui vers une scène et décision finale à la fois surprenante mais peu « compréhensible ».
Surprenante mais peu compréhensible.
Surprenante car on ne s’y attend pas, la scène est bien amenée, et les sensations sont, contrairement au reste du film, au rendez-vous. J’ai été étonné au point d’à la fois ressentir, mais également de sentir littéralement quelque chose qu’il n’aurait été possible de sentir qu’en étant réellement là où se déroule l’action.
Peu compréhensible (comme ma phrase précédente) car le geste ne colle pas à la pensée. Certes, c’est tiré d’une histoire vraie, mais pour le coup j’ai juste une question qui m’est venu en tête : « Pourquoi lui ? ». Le film n’a pas à répondre à cette question, et même si on aimerait qu’il le fasse, il n’essaie même pas.
Pour en revenir au déroulement du film que je trouve basique et très plat, seule deux scènes m’ont marqué. Une entre John du Pont (Steve Carell) et ses chevaux, et la fin citée plus haut qui reste assez surprenante et captivante.
Pour la prestation de l’acteur et l’histoire familiale du personnage, John du Pont mérite que l’on s’y intéresse.
Steve Carell est incroyable. Il incarne un raté qui a réussi. Chaque mouvement, déplacement de bras, de jambe, chaque regard nous rappelle qui l’on regarde.
L’aspect familial des du Pont intrigue et donne place à une des scènes les plus intéressantes de l’œuvre, entre un fils et sa mère. Intéressant mais pas marquant, et surtout trop bref.
Pendant que Steve carrelle le sol sous prétexte de s’y connaitre et de mériter son titre de « père, frère, coach », les lutteurs s’entraînent dur.
Si le côté familial, qui est le plus important dans le film, n’est pas assez bien développé, on pourrait se réfugier dans le côté sportif, mais là encore, ce n’est pas au niveau.
Je n’ai aucun souvenir de la moindre tension, de la moindre envie de voir un combat durer. On apprend rapidement quelques techniques, on aperçoit des membres se croiser, et l’on passe à autre chose.
Foxcatcher est un film qui ne raconte pas grand-chose, qui n’implique pas le spectateur. Mais surtout, qui est trop long. J’ai eu du mal à rentrer dedans, mais aucune peine à m’ennuyer.
Bon point : je n’ai pas lutté pour rester éveillé.
Remarque : « Warrior » est mieux.
Conclusion : Les chips étaient bonnes.