Laurent Cantet est peut être l'un des rares réalisateurs en France qui sait découper pour de la caméra à l'épaule.
Il le reprouve ici pour Foxfire, renouant sur les thèmes de l'éducation, de l'exclusion et la rebellion, que l'on voyait dans Entre les Murs.
Ce film la, plus dense, ressemble d'avantage à une chronique structurée qu'a un faux documentaire, bien qu'il se base aussi sur des faits réels.
Cantet reexerce sa méthode de prendre des actrices non formées à leur métier pour obtenir leur naturel à la caméra. Le résultat est qu'on ne voit jamais les jeunes comédiennes jouer.
Dès qu'elles passent à l'écran, elles s'habillent aussitôt de leurs personnages et leur complicité a quelque chose de palpable. Moins que de parler de déliquance au final, Foxfire se recadre sur un débat entre communisme et capitalisme étonnant et intriguant.
On le sent peut être moins à l'aise quand il parle d'obsession, ou la jeune Legs deviendra la figure et la "folie" de ce groupe.
Il y'a un travail évident derrière Foxfire, une précision qui va jusqu'à même la narration, soignée aux petits oignons. L'objet n'est peut être pas pour tout le monde (2h30 tout de même) mais la machine est trop bien huilée pour ne pas la respecter.