Baumbach est un réalisateur qui installe son univers en douceur depuis Les Berkman se séparent, et ce dans une épure de plus en plus salutaire. Vers le non-événement, la restitution d’un quotidien de la loose. Dans un noir et blanc qui rend hommage au Woody Allen des 70’s, Frances Ha nous prend la main pour une virée dans une vie qui pourrait, un temps, revêtir la trajectoire d’une descente vers la dépossession (de l’amour, du travail, du logement) mais qui nous offre des bifurcations.
C’est Young Adult en bien, en véritablement indé : discussions interminables et dont on perd le fil, errements et théorisations foireuses, private jokes et complicité moqueuse contre un monde auquel on participe tout en prétendant ne pas y adhérer.
Hormis la performance de Greta Gerwig, sublime et mutine, c’est le montage qui contribue le mieux à restituer l’authenticité. Saturé d’ellipses au départ un peu déconcertantes, fondé sur de longues séquences de sommaires, il accumule des séquences entrecoupées et spontanées, coupées, mais qui étonnamment fonctionnent à merveille.
Humour, désillusion, sens du dialogue, un film frais et léger qui donne envie de continuer à vivre.