Cette adaptation est sortie suite au succès de celle de Dracula (1992). Comme en témoigne le titre en version originale Mary Shelley's Frankenstein le film Kenneth Branagh se veut être une adaptation fidèle au roman épistolaire Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818). Je ne l'ai pas lu et ne pourrait pas donc vérifier. C'est donc par le biais de ce film que je découvre l'histoire du roman dans les grandes lignes, bien loin donc des déclinaisons hollywoodiennes de la Hammer.
Ce qui impressionne déjà, c'est la direction artistique. Les décors sont monumentaux maisons, rues et glaciers (je me demande encore d'où sort cet escalier dans la bâtisse des Frankenstein à Genêve). Les paysages Suisses (s'ils ils ont vraiment été filmés sur place) donnent vraiment un cachet aux images (ça fait pas trop décors studios).
L'ambiance est réussie. Cette dernière est bien aidée par la photographie et la musique fataliste de Patrick Doyle.
En revanche c'est sur la réalisation que j'aurais des choses à dire. Il n'y que la caméra qui tourne autour des personnages pour créer un effet de malaise. Outre ce procédé de mise en scène, la réalisation demeure académique (sans doute pour le côté théâtre auquel Branagh est habitué). Le réalisateur abuse parfois d'images en flash comme si c'était un effet indispensable pour faire peur, ce qui selon moi ne marche pas bien ici.
Pour ce qui est de la performance des acteurs, ça va. Kenneth Branagh porte le film sur ses épaules et joue très bien son rôle. On a beaucoup empathie pour Victor Frankenstein complétement dépassé par sa création contre nature. Helena Bonham Carter (Elizabeth) n'était pas encore dans l'écurie de Burton mais s'en rapproche dès ce film si on l'observe bien. Elle est aussi touchante qu'à son habitude dans les films d'époques où elle tourne durant les 1990s. Il y a Tom Hulce (Henry Clerval) qui tient plutôt bien un rôle secondaire. La créature jouée par De Niro a le mérite d'avoir un design qui change de celui auquel on avait été habitué jusque-là. L'acteur fait ce qu'il peut mais il n'est pas ici à son meilleur, les monstres n'étant pas sa spécialité. Il y a Ian Holm (père de Victor) qu'on reconnait. En revanche j'ai pas reconnu John Clesse (professeur Waldman), surement parce qu'il joue super bien son personnage.
Frankenstein est donc un bon film dramatique porté par une direction artistique aboutie. Si les acteurs sont bons, la réalisation est quand même très sommaire. Mais heureusement cela se regarde sans déplaisir.