Opération ratée

Le sujet de la créature de Frankenstein permet de nombreuses appropriations. Plus ou moins fines, avec plus ou moins d’intelligence. Dans Frankenstein General Hospital, le cadre est déplacé dans un milieu hospitalier pour en faire une comédie poussive.

Un pas si lointain descendant de l'illustre Docteur Frankenstein est bien décidé à prouver les théories de son ancêtre. Docteur dans un hôpital et aidé par son assistant, il récupère différents morceaux de corps morts «accidentellement ».Le problème, et pas des moindres, est qu'il se trouve dans un hôpital fou,fou,fou.

La santé des patients étant très accessoire, ils sont volontairement sacrifiés, quand ce n'est pas la maladresse de certaines personnes qui les font disparaître. Quelle délicieuse et féroce critique du système de santé américain !

Non, je déconne.

Car FGH est une grande farce, qui fonctionne sur un rythme assez soutenu de gags mais qui se montrent d'une lourdeur assez incroyable. Le film use de running-gags qui nous usent. Au début du film, deux brancardiers font tomber un patient. C’est ce qui arrive à chaque fois avec des brancards dans une comédie, ce n’est déjà pas bien original. Mais ce n'est surtout pas drôle de nous montrer que le patient tombé est toujours par terre, tout le long du film. On avait compris, merci.

Le meilleur gag s’il fallait en choisir difficilement un concerne les scènes dans le laboratoire sous-terrain, volontairement en noir et blanc, comme dans les vieux films. Évidemment, il sera employé et gâché jusqu'à la corde.

A un moment du film, deux personnages dialoguent : « Tu n'es pas drôle », « je sais ». La plus grande preuve de lucidité qui soit.

Quelques plans boobs tenteront de sauver le film. Dont ceux de Kathy Shower, ancienne Playmate. Mais le coeur n'y est plus.

Sans qu'il ne soit forcément mal joué, sans qu'il ne soit mal réalisé, il est surtout affreusement peu drôle. Vous l'aurez compris.

Préférez Frankenstein junior.