Dans mon top suprême de la gaudriole, on trouve pêle-mêle et dans le désordre les Monty Python, C'est arrivé près de chez vous, La classe américaine, les gamins qui se font mal et qui chialent leurs mères, les ZAZ et leur Anal Intruder, les perfides félins qui te balancent un coup de patte en skreud (visez-moi ce bâtard sournois https://www.youtube.com/watch?v=bb-DRlBQvM4), les vertus maléfiques du glayourt même si on peut choisir le parfum (les fans des Simpsons comprendront) et, last but not least, le Young Frankenstein de Mel Brooks. Un sympathique trublion dont l'autre grande idée, à mes yeux, fut la création génialement géniale de l'homme-chien, meilleur ami de l'homme et de lui-même.
Pur hommage aux Universal Monsters, Young Frankenstein pastiche le genre avec malice, jongle avec les codes pour mieux les détourner, usant d'un humour totalement absurde, passant du non-sens au slapstick avec le même degré d'efficacité et de réussite. Qu'il s'agisse des facéties de l'inoubliable Marty Feldman, du génie comique de Gene Wilder ou même des improbables hennissements ponctuant chaque évocation d'un nom en particulier aux consonances prussiennes, le tout fonctionne sur mon humble personne avec une intensité foudroyante.
Complètement con et délirant, ne se prenant pas une seule seconde au sérieux, Young Frankenstein ne prend jamais pour autant son univers à la légère, témoigne d'une maîtrise du rythme comme de la mise en scène, offrant un écrin absolument sublime à son récit décapant. Tourné dans un magnifique noir et blanc, le film va jusqu'à reprendre des décors entiers ayant appartenu au mythique Frankenstein de James Whale, du mystérieux château au laboratoire voyant naître la fameuse créature, ici interprétée par un Peter Boyle aussi impressionnant que touchant.
Sommet de la carrière de Mel Brooks, Young Frankenstein témoigne d'une époque révolue où l'on savait encore tourner un genre en dérision avec un respect à toute épreuve, où même le délire le plus puéril était conçu avec un minimum de savoir-faire et de classe. Diantre, que tout cela manque à mon amour de la rigolade.