Ode à un sombre prince et à son merveilleux univers hanté. [Opus 6]
Monsieur Burton, en vous écrivant de nouveau, je sens mon coeur s'accélérer. J'ai l'impression d'être redevenu une petite fille devant l'un de ses plus beau jouet, l'excitation est là. J'en attendais beaucoup moins de ce Frankenweenie que du précédent Dark Shadow et pourtant c'est bel et bien celui çi qui me combla le plus.
J'ai vraiment eu l'impression de me retrouver devant le film que vous aviez toujours voulu faire quand vous vous etiez lancé dans Frankenweenie. Je le vois un peu comme un aboutissement d'un projet inachevé. Alors oui, forcément, il n'y a aucune véritable innovation mais c'est plus un retour aux sources non ?
Ne serait ce que le coté grandement autobiographique avec un Victor qui rappelle énormement votre propre enfance dans des banlieues aseptisées. Un isolement vis à vis des autres enfants, un super 8 dans les mains et une imagination nourrit par les films d'horreur.
C'est sans surprise que je vois que vous êtes resté extrêmement fidèle à votre court métrage. Les nouveaux personnages sont amusants, voir même angoissants et, forcément, très burtoniens. Je me suis régalée avec toutes vos références et pourtant je suis sûres d'en avoir loupé quelque unes. Le scénario en lui même est plutôt gentil mais Disney fera toujours du Disney, on va pas commencer à s'en plaindre.
Tout ce qui peut vous représenter est là.
J'ai l'impression que vous vous etes mis à nu, que vous nous avez offert tout ce qui vous restait à donner. Ce Frankenweenie est comme un achèvement, il vous résume parfaitement. Le noir et blanc rappellant les films d'épouvantes qui vous ont bercé depuis toujours. Un stop motion sublime, votre marque de fabrique. Des monstres comme seul vous ne savez les créer. Un Vincent Price en prof de science qui guidera Victor.
Victor... qui est un peu Vincent, un peu Edward, un peu Ed Wood, un peu notre Victor des Noces Funebres devenu grand, mais qui est surtout vous.
Je pense que vous signez ici une belle conclusion de votre filmographie, que vous avez bouclé la boucle en quelque sorte. Je ne vous ai jamais considéré comme n'importe quel autre réalisateur, je n'attends aucune évolution dans vos films. Juste la retranscription d'un univers qui m'est cher. Mais je pense qu'aujourd'hui, on en a fait le tour. Si futurs films il y a, vous pouvez être sur que j'irais me précipiter les voir pour retrouver des brides de cette ambiance burtonienne que j'affectionne mais ça sera surement plus par nostalgie. Et puis qui sait... Peut être que vous allez nous surprendre.