La beauté de "Frankenweenie" tient avant tout en la foi inépuisable que Tim Burton garde en un cinéma artisanal, quasi naïf dans sa peinture simple de sentiments universels (l'amour d'un petit garçon pour son chien... c'est à peu prêt le seul argument du scénario). Formellement, "Frankenweenie" est à proprement parler miraculeux, tant l'amour des belles images, mais aussi des images justes, irrigue chaque plan du film, loin, bien loin des fictions numériques "efficaces" dont les studios nous abreuvent ces dernières années. Pour cela - mais pour cela seulement - il faut voir "Frankenweenie", qui nous prouve que Burton n'a pas encore tout perdu de ses principes ni de son cœur d'enfant : il est tout-à-fait permis de se sentir profondément ému par la sincérité du geste Burtonien - au moins dans la première partie du film, la plus belle -, ce qui ne nous était plus arrivé depuis longtemps. Pour le reste, l'électroencéphalogramme reste quand même assez plat, en particulier dans la seconde partie du film, qui nous apprend (!?) qu'il ne faut pas jouer avec la nature (non ??) : Burton recycle ici - comme à chaque fois - ses thèmes habituels, et son monde de freaks vaguement gothiques, sans aller non plus chercher très loin les rebondissements assez poussifs d'un film finalement "sans histoire", un film qui ne provoque jamais son spectateur, un film tout-à-fait... "disneyen", une fois bien intégrés et digérés les codes morbides de l'univers de Tim Burton !