Un univers, tout simplement.
Sept longues années après le somptueux "Les noces funèbres", Tim Burton est enfin de retour dans un style de réalisation qu'il affectionne tout particulièrement : la stop-motion. "Frankenweenie" étant à la base un court métrage tourné avec de vrais acteurs, nombreux sont ceux qui, tout comme moi, connaissait la trame principale, attendant avec impatience cette version plus appropriée et développée. Dès les premières minutes, le travail visuel fait son oeuvre avec tant d'efficacité que l'on est littéralement happé encore une fois, dans l'univers Burtonesque. Le noir et blanc vient encore rajouter un peu plus de cachet à la patte si particulière du maitre, un choix qui fait immédiatement référence au film "Frankenstein" dont le film est ouvertement inspiré, et rend également hommage à un genre grandement apprécié par Burton, le cinéma d'horreur. Qui plus est, ce choix apporte une certaine atmosphère de tristesse et de mélancholie adhérant bien au personnage de Victor. La musique bien sur, vient elle aussi compléter une ambiance parfaitement maitrisée, Danny Elfman effectue un travail merveilleux, comme à son habitude pour son énième collaboration avec Burton. Pour un grand nombre, Victor fera indéniablement pensé à Vincent, autre protagoniste d'un court métrage du réalisateur. Le scénario est touchant, Tim Burton a sans aucun doute beaucoup mis de sa propre histoire dans le petit personnage. Intelligent, de nombreux clins d'oeil sont disséminés dans le film ce qui rend le visionnage encore plus interessant. Les thèmes habituels abordés par Burton sont présents, certains plus explicitement que d'autres, comme la critique ouverte d'une société américaine aliénée et conservatrice. Touchant, attachant, "Frankenweenie" est un excellent film, qui sera ravir aussi bien les enfants que les adultes grâce à la seconde lecture qu'il propose. Une chose est sur, les fans de Burton peuvent être rassurés, il en a encore énormément à offrir.