Revival
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« Comédie romantique » de 1991 par le réalisateur de Pretty Woman avec Al Pacino et Michelle Pfeiffer sur fond de décors new-yorkais. Des rues au diner cosmopolite en passant par le marché des fleurs, le bowling et les petits appartements qui se font face dans des petites cours intérieures. Mais aussi des prostituées qui arpentent les rues, un virus du sida qui nourrit les craintes des contacts trop intimes, des femmes battues dévorées par la peur et puis la solitude des gens dans la foule. Ce film est un condensé d’évocations tantôt enthousiasmantes tantôt glaçantes qui se rapportent à son époque des années 90 tout en lorgnant parfois vers un cinéma assez 70’s (ou alors est-ce la présence d’Al Pacino qui déforme un peu ma vision).
Certes la comédie est ici romantique mais la romance n’en est pas pour autant comique entre Frankie et Johnny qui doivent apprendre à s’apprivoiser, tant l'un et l’autre qu’eux-mêmes également, tout au long du film. Cette relation entre un cuisinier qui se sait déjà vieux et une serveuse qui n’a eu d’autre choix que de se forger une carapace offre à Pacino et Pfeiffer l’occasion de démontrer tout leur talent de jeu dans des petits moments d’émotions et de vérité qui, sans être tirés du Roméo et Juliette qu’affectionne Johnny, n’en sont pas moins des instants d’une simplicité tout à fait précieuse.
Le film traite notamment de la difficulté d’ouvrir son coeur, d’aller au contact du sentiment amoureux tout en ne manquant pas d’illustrer ce contact avec les autres et l’environnement, tantôt exacerbé (des plans sur des doigts qui touchent, des bouches qui mâchouillent des gobelets, qui mâchent du chewing-gum ou encore qui étreignent avec outrance, des dialogues rapprochés face contre face, des mains qui parlent, qui nettoient, qui cuisinent, qui touche un ventre maternel, qui jouent à la pelote, au bowling) tantôt compliqué (la protection dans les rapports intimes surtout après la vague du sida à l’époque) ce contact, dans sa forme et dans son fond, sera guidé par les expériences passées de tout un chacun.
Une romance qui s’inscrit dans les moeurs de son époque, pour rejouer sous des variations nouvelles et pas revues depuis (à ma connaissance) la sempiternelle histoire d’amour du cinéma qui rend tout coeur un peu « fleur bleue ». Une histoire d’amour de tous les jours qui ne manque pas de rappeler que tout n'y est pas qu'affaire de séduction ou de déclaration à la vie à la mort nourrie par cette flamme en furie qui étreint le coeur mais aussi de trouver un terrain d’entente avec l’autre sur le rapport qui se noue entre deux êtres. Le personnage de Pacino apprendra donc que l’autre n’est pas que le réceptacle de son amour et le personnage de Pfeiffer apprendra que son courage passe nécessairement par l’autre.
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Créée
le 13 avr. 2020
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