Le point de départ est intéressant : Mme Stern [Ahuva SOMMERFELD, 82 ans, née en Israël, décédée quelques mois avant la sortie du film et pour lequel elle a reçu, à titre posthume (et mérité), le prix de la meilleure actrice au festival « Achtung Berlin »], 90 ans, rescapée des camps d’extermination nazis où toute sa famille a péri, veuve (ayant connu son futur mari à Eilat en Israël avant de le suivre en Allemagne) et agnostique, souhaite mourir.
Fumeuse compulsive, affublée d’une chevelure blanche avec frange qu’elle bichonne, elle cherche à se procurer un révolver, devant le refus de son médecin de participer à son euthanasie. Le début est assez drôle, avec ses tentatives avortées de suicide et la rencontre de personnages farfelus mais aussi émouvant avec l’expression de sa solitude [« elle chante en public « Summertime », chanson et berceuse composée par George Gershwin dans son opéra « Porgy and Bess » (1935)] et de son désir de sexualité et sensualité malgré son âge.
Malheureusement, faute d’un scénario bien construit, le film reste brouillon, façon « Nouvelle Vague », avec une succession de scènes souvent insipides et décousues dont le point de départ est la rupture amoureuse de sa petite fille. Etonnant que le film ait reçu au festival cité plus haut le prix du meilleur long métrage et de la critique.