Frayeurs
6.6
Frayeurs

Film de Lucio Fulci (1980)

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Un peu déçu par ce Frayeurs qui jouit d'une bonne réputation dès lors qu'on parle de Fulci et de film d'horreur. Si le film a effectivement pour lui d'évidentes qualités, qui sont pour la plupart à associer au côté graphique de l'oeuvre, quelques points noirs tirent malheureusement l'ensemble vers le bas. Le rythme en est l'un des plus dérangeants; Frayeurs ne dure même pas 1h30 et l'ennui réussit quand même à pointer le bout de son nez, la faute à une intrigue qui prend beaucoup trop son temps pour réellement démarrer. Quand dans L'enfer des zombies, ça fonctionne parce que les personnages se construisent, dans Frayeurs ils ont tellement peu d'épaisseur qu'on ne s'intéresse pas spécialement à ce qui leur arrive. Ainsi, quand le carnage débute, si on est pris à la gorge parce que les images sont éprouvantes, on ne ressent par contre aucune empathie pour les victimes. Aussitôt dézinguées, aussitôt oubliées.

Le seul intérêt du film, c'est cet énorme boulot graphique une nouvelle fois mis sur pied par Fulci. On retrouve dans Frayeurs un sens de l'esthétisme macabre qui envahit chaque plan et n'a pour but que de malmener les yeux qui s'y attardent. C'est réussi, bon nombre de séquences s'imposent de la plus violente des façons et pour un film qui a été tourné en 1980, force est de remarquer que le boulot fait par les maquilleurs, et autres responsables des effets spéciaux, est de qualité pour qu'il traverse si bien le temps. Évidemment certains passages vieillissent un peu, mais dans l'ensemble, c'est toujours de belle facture, comme pour tenter de convaincre les réalisateurs contemporains qu'il n'y a pas que les images de synthèse pour remuer le spectateur.

Du coup, je suis très mitigé. Je reste cruellement sur ma faim parce que le film est assez creux dans sa storyline, que ses personnages sont tous anecdotiques sans exception, mais d'un autre côté, j'ai rarement vu réalisateur qui s'embarrasse si peu de la bienséance en allant jusqu'au bout de son concept. La trépanation à la perceuse en est l'exemple parfait, j'étais certain, quand la séquence a débuté, que j'allais y avoir droit, je commence à cerner le bougre, mais ça remue quand même ! Un film qui ne manque pas d'intérêt mais manque d'un petit quelque chose pour véritablement s'élever. A réserver aux amateurs de tripailles généreuses et aux amoureux de la belle image !
oso
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le 13 mars 2015

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oso

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