Je ne vais pas revenir sur toutes les qualités que d'autres ont très bien énuméré avant moi. Enfin, si, un peu quand même, sinon ma critique serait déjà finie ! Du coup, il risque d'y avoir du spoil.
Ce film d'à peine une heure est donc une véritable leçon de cinéma. Tod Browning nous gratifie d'une histoire à base d'amour, de trahison, de respect de la différence ("normaux" / "anormaux"), de vengeance aussi (et pourtant promis, ce film n'est pas coréen !). Des thèmes assez universels, et qui nous parlent encore, plus de 80 ans après la sortie du film. L'image est superbe, en noir et blanc, et certaines scènes sont juste incroyablement bien filmées (la séquence sous la pluie, on est en 1932 bon sang !). Un travail d'orfèvre a été fait pour retranscrire cette ambiance "phénomènes de foire" à la fois sombre et bizarre, unique, en somme.
J'ai cependant une réserve qui m'a empêché de pleinement apprécier le spectacle qui s'offrait à moi: peut-être est-ce mon innocence *tousse*, mais je ne m'attendais pas à une véritable vengeance de la part des freaks à la fin du film, mais plus un dénouement heureux pour tout le monde grâce à je ne sais quelle pirouette du réalisateur, qui aura accompli quelque chose de grand quoiqu'il en soit.
Sans doute mes attentes étaient-elles trop élevées, il n'y a qu'à voir la moyenne du film sur SC pour se donner une idée de ce que l'on est en droit d'attendre d'un tel film. Toujours est-il que j'espérais une leçon de cinéma ET une leçon de vie, je n'aurais eu "que" la première, c'est déjà pas si mal, à l'heure où bon nombre de réalisateurs n'arrivent à dispenser ni l'une, ni l'autre.