Avec "Freaks", Tod Browning nous emmène dans le Crirque Tetrallini dans les années 1930 suivre Hans, un lilliputien fiancé à Frieda mais qui tombera sous le charme de Cléopâtre, une acrobate aux intentions très douteuses...
Browning nous livre un récit humaniste et mettant en avant l’intolérance face à la différence et en particulier celle de Cléopâtre et de son amant, deux gens "normaux" qui prennent de haut et n'hésitent pas à se moquer des "monstres" souvent victime d'erreur de la nature, et prêt à manigancer un plan allant jusqu'au meurtre. Mais aussi à l'image de la scène d'ouverture où un des "présentateurs" de la fête foraine annonce un de ses monstres et on voit tous les "normaux" se précipiter pour admirer le "spectacle". Il met en avant l'inhumanité des uns faces aux autres. Mais Browning n'oublie jamais de raconter son histoire, passionnante de bout en bout avec une galerie de personnages presque fascinante et instaurant un climat dérangeant tout en donnant un ton très réaliste à son film. Il n'hésite pas à être radical et certaines scènes en deviennent marquantes à l'image de cette cérémonie de mariage.
La photographie en noir et blanc est superbe (et très bien restaurée). Les interprètes, des vrais "monstres", sont impeccable et ne font qu'accentuer le climat réaliste du film et le côté inhumain de Cléopâtre et son amant.
Au delà de son importance historique et son influence (non caché par Lynch qui rend hommage à "Freaks" avec Elephant-Man), c'est un récit fort, radical, intelligent et unique que nous livre Browning, qui n'a rien perdu de son impact au fil du temps.