Après le succès de Dracula, Todd Browning dispose d’un budget illimité, il en profite donc pour réaliser Freaks, basé sur une nouvelle, que l’interprète de d’Hans (Harry Earles) à suggérée au réalisateur.
Le scénario est excellent et meilleur que la nouvelle, dedans on ne s’attache pas aux personnages et les monstres non pas un esprit de camaraderie entre eux. C’est tout le contraire ici, on déteste les préjugés des personnes « normaux » et on adore les monstres qui s’entendent très bien entre eux. Le fil rouge est assez simple : Hans hérite d’une grosse somme qui intéresse l’écuyère Cléopâtre. En plus, on est immergé dans le quotidien et les pensés de ses êtres difformes, ils deviennent plus attachants et humains que les autres. Le final est très sombre pour l’époque. Un bon script que j’ai apprécié.
Les personnages difformes sont attachants, comme Hans, les soeurs siamoises et ceux à têtes d’épingle. Cléopatre et Hercule incarnent à eux deux, les pires préjugés du monde… Le jeu des acteurs et leur texte reflètent très bien leur différente personnalité. Les méchants sont tout dans la vanité, la moquerie et l’orgueil, les interprètes surjouent. Les « monstres » quand eux sont justes et généreux, et ceux qu’ils les incarnent sont naturels. Ce sont vraiment des personnes atteint d’un handicap (et non des acteurs maquillés) qui jouent les monstres dans ce film : nains, femme à barbe, hermaphrodite et autres. Ce qui crée une authenticité agréable et assez dérangeante.
La réalisation de Tod Browning est bien meilleure que celle de son précédent film Dracula, son montage est dynamique et la caméra est à la hauteur de chaque acteur. On est parfois à la limite du documentaire quand on entre dans l’intimité des freaks.
Les thèmes abordés sont : le show-business, la difformité, les préjugés et les apparences. Ils sont bien développés.
Avec ce film, Tod Browning retrouve des thèmes personnels qu’ils lui sont chers, comme le monde du cirque, les monstres de foire et les apparences. Ce qui fait de ce film, une oeuvre importante dans la filmographie de son réalisateur.
La musique est très peu présente (sauf le début), époque oblige, celle qu’on peut entendre est agréable et renforce le monde du cirque, l’étrangeté et l’ambiance grotesque du film.
Freaks a été un échec à sa sortit, les gens n’ayant pas compris l’humour et le sujet avant-gardiste du film. Heureusement, dans les années 60 il ressort en salle grâce aux Midnight Movies, ce qui permettra à la nouvelle génération de le découvrir et d’enfin reconnaître ses qualités. Je vous recommande cet excellent film que j’ai beaucoup aimé !