Un film plein d'énergie, de fantaisie et de drôlerie.
On m'a surpris le regardant avec pour une fois mon menton posé sur mes mains, écoutant comme un enfant.
Enfin un blockbuster que j'ai pris plaisir sincère à suivre, sans connaître et prévoir l'histoire.
Une des meilleures récentes ouvertures de films (elle-même quasi en trois parties et trois changements de ton).
Ravi que lui ne commence pas par une ligne de dialogue énervante et un contresens comme dans The Batman ("d'où tu sors? t'es quoi?") ou Mourir peut attendre ("Comment ont-ils pu savoir que j'étais là Madeleine??").
Bien sûr on pense à Guillermo del Toro (son Labyrinthe de pan, enfant et insectes)
et Federico Fellini et plein d'autres,
mais j'ai aussi aimé, voire été ému, à l'hommage à Gérard Oury et La Grande Vadrouille où les citrouilles lancées sur les side-cars sont remplacées par le corps de nazis lancés de l'arrière de même camions.
Pas impossible que cette scène soit un hommage volontaire à Gérard Oury
car c'est un film beaucoup vu et aimé enfant par exemple par Alfonso Cuarón (Gravity; Roma) qui le regardait souvent au Mexique où il était longtemps à l'affiche.
(Occasion de rendre hommage au Cascadeur Gil Delamare de la Villenaise de Chenevarin ami dont Belmondo parle souvent).
*Sinon les deux copains (voire plus), passent devant la lune comme E.T. l'extra-terrestre.
*Sont tirés par un canon et volent comme le baron de Münchausen dans ses Aventures.
*Les dessins du méchant m'ont fait penser aux dessins de l'affichiste de Star Wars, Drew Struzan (notamment le dessin où les 4 personnages disparaissent dans un halo de lumière)...à la façon aussi d'ailleurs de l'affiche de la Horde Sauvage.
*Et Chewbacca parle dans l'oreille arrachée du maton Mengele comme Michael Madsen dans Reservoir Dogs.
*La scène sur la musique de Fantasia de Disney est un chef d'oeuvre. Cette musique s'appelle justement
"Dans l'Antre du Roi de la Montagne (Peer Gynt - Edvard Grieg),
ce qu'est Frantz à l'aide de son fou, dans l'antre de son laboratoire sous-terrain,
le chapiteau de son cirque ressemblant à une montagne.
*Ces scènes de quasi comédies musicales me rappellent aussi le début d'Indiana Jones 2.
*Et encore un film où on croise hommage aux miroirs d'Orson Welles dans La Dame de Shanghai, ici la fille en chandail, se cache dans mirroirs.
*J.K. Rowling rêvait de voir à ses débuts une version d'Harry Potter réalisée par Terry Gilliam, ici, j'ai eu l'impression de voir un film de superhéros version Gilliam et Fellini (eg. gros seins, cirque, ton, fumigène entre autres etc. )
*Les tentes des miliciens/résistants rappellent celles des Indiens dans un western.
*Le chef bossu des résistants est un mélange de Jean Bouise et de Cyril Lecomte (le jaloux des gîtans dans A bras ouvertsqui se fait passer pour l'un d'eux pour avoir les même 'avantages'...)
_____Le psychiatre du réalisateur doit se régaler: je me demande comment nait l'idée de remplacer un jour dans un numéro de lanceur de couteaux la partenaire en bikini trop petit,
par un nain nu , la rotation lui faisant faire l'hélicoptère avec sa bite.
Juste avant, ce bout d'homme était fier de son gros bout dans un bain, façon western, et beau plan à trois.
"Alors Monsieur Mainetti, pourquoi un nabot tout nu à gros bout tournoyant?!"
Alors que la jeune femme toute nue à la fin sera, elle, filmée au dessus des épaules, elle!?
______La femme de l'homme à six doigts semble très amoureuse et hyper satisfaite des doigts supplémentaire...Sa déception sera visible lors d'un développement incisif de l'histoire.
Je ne connais pas encore l'âge du réalisateur mais il existait un jouet gadget d'agent secret qui ajoutait à l'enfant un doigt secret (Pif Gadget? Inspecteur Clouseau? )
______des petites phrases du méchant à tête de Vincent Gallo, Joaquin Phoenix et Kaa m'ont fait rire:
"fais moi confiance" (à la fille; rappelant le 'aie confiance' du serpent dans Le Livre de la Jungle)
"pas de panique" (quand il est derrière le char)
______Get Out! dans le générique de fin, on voit certains des dessins des visions du futur du nazi Madame Soleil: il semblait quand même obsédé par les noirs... (celui qui va gagner course aux JO? Mandela, Mohammed Ali, un enfant noir sur un tapis de machettes...puis un dessin de Madame Curie devant microscope où elle ressemble à Bernadette Chirac).
_______à 1h46: j'aime les expressions des visages des truffions dans leur wagon qui voient tomber du toit, un nain, un chewbacca, une ariana grande et un albinos couvert d'abeilles ("ciao stronzi")
("(picolo) stronzo" étant un des mots italiens que m'avaient appris Jean Rochefort et Vittorio Gassman dans le méconnu Utti gli anni una volta l'anno).
_______le montage et les transitions entre les scènes aident à l'immersion et sont bourrés de détails:
par exemple, on passe du plan sur le train, au plan sur bureau du méchant dans un même mouvement de caméra, avec en plus un partage de fumée;
le plan final du train avait un peu de fumée,
dont on traverse quelques volutes encore une fois quand on se retrouve dans le bureau;
le méchant ayant brûlé de rage des dessins, la fumée du train devient fumée de papier brûlé.
____j'aimerais savoir si tout était dans le scénario:
par exemple, quand la jeune fille au camp des résistants apporte au sniper borgne de la soupe,
il lui parle,
mais il jette sur le côté hors-champ, l'assiette , comme un frisbee?
par exemple, quand le méchant se réveille dans la fange et parc d'un chameau, il s'éloigne des dromadaires en tentant de passer pardessus la barrière mais n'y arrive même pas,
et décide de passer en dessous du premier barreau, comme un enfant.
Bref, un vrai plaisir qui reste assez crédible pour le vivre et suivre comme une histoire racontée.
Et occasion aussi de repenser à la scène finale aux Rita Mitsouko:
" Le petit train S'en va dans la campagne Quand le soleil l'enflamme Au couchant à travers champs Les petit train Dans la montagne..."