Le révisionnisme de Freaks Out, tant dans l’oubli complet du fascisme italien que dans la complaisance avec laquelle il ressuscite le nazisme, confond l’héroïsation des marginaux, en l’occurrence des phénomènes de foire qui, à cette époque, constituaient des curiosités de dissection et de physiognomonie, avec l’esthétisation à tout-va des bons comme des méchants, la caméra posant tout sur le même plan. Les innombrables travellings ne signifient jamais, appliqués tantôt aux valises que les déportés ont dû laisser derrière eux tantôt à l’officier allemand engagé dans une interprétation au piano… Les pouvoirs surnaturels conduisent des cafards à dessiner au sol une croix gammée qui aussitôt enchante le bourreau sadique, la caméra se repaît des balles tirées en pleine tête ou dans le thorax, nous immerge dans un son et lumière de pacotille où la réalité historique apparaît trafiquée de façon grossière et gratuite – qu’elle est loin, l’irrévérence d’un Quentin Tarantino dans Inglourious Basterds (2009) ! Sans oublier un gonflage musical lourd de thèmes faciles qui échouent à poétiser l’ensemble. De l’image hideuse, à laquelle on pourrait trouver un charme paradoxal, et du dynamisme de narration, mais cela ne saurait rattraper tant de maladresses.