Salué par la critique et le public lors de son passage dans différents festivals, Freaky est encore une victime de la COVID-19. Initialement prévu pour le 13 novembre 2020 en salles aux States, les distributeurs écourteront son exploitation pour une sortie en VOD le 4 décembre à cause de la fermeture des cinémas. Chez nous, le film est même repoussé en Janvier 2021 au cinéma. A condition que les salles rouvrent, mais ça c’est une autre histoire. Comment ? Vous n’avez jamais entendu parler de Freaky, la nouvelle production Blumhouse qui devrait ravir les 15-25 ans ? C’est donc le moment de lire ces quelques lignes afin d’en apprendre un peu plus sur la bête car, même si nous sommes très loin du chef d’œuvre, voire même du très bon film dont certains parlent, Freaky est un pur film popcorn qui sur le moment fait le job.


Pour ceux qui ne le sauraient pas, la société de production Blumhouse a deux principes très simples. Le premier est de laisser leur liberté artistique aux réalisateurs. La deuxième est que le budget alloué à un film sera de 10M$US maximum. Du coup, afin de marquer les spectateurs, les bobines sortant de chez eux misent souvent sur un concept fort afin de pallier à cette limite financière. Certains paraissent être bien dans configuration puisque Christopher Landon avait déjà réalisé pour eux les bobines Paranormal Activity : The Marked Ones (2014), Happy Birthdead (2017) et Happy Birthdead 2 You (2019) en plus d’avoir scénarisé Paranormal Activity 2, 3, 4 ou encore Viral. Freaky est donc sa 4ème collaboration en tant que réalisateur avec Blumhouse et afin de renouveler le succès de Happy Birthdead, il va tenter de reprendre le même schéma, à savoir prendre un thème connu, ici l’échange de corps, et de mélanger ça avec le slasher. En gros, vous mélangez Freaky Friday avec Vendredi 13 et vous obtenez Freaky. Simple non ? Alors nous sommes ici dans un film pop dans l’âme, qui s’amuse et qui cherche à nous amuser. Il ne fait jamais peur et il ne cherche d’ailleurs jamais à le faire car nous sommes en quelques sortes dans une parodie de slasher. Une parodie dans laquelle tous les codes du genre et tous les personnages clichés sont présents mais qui va s’amuser à les tordre et jouer avec, un peu à la manière d’un Scream avec qui il partage d’ailleurs plusieurs points communs. Les références vont être nombreuses : Vendredi 13, Massacre à la Tronçonneuse, Halloween, Candyman / Souviens-toi l’Eté Dernier, et bien d’autres. Par exemple, chaque meurtre va être fait par une arme emblématique du genre : couteau, crochet, tronçonneuse, … Mais nous pourrions également citer des hommages à Evil Dead ou encore Hitchcock.


Clairement, certaines scènes de Freaky sont savoureuses, en partie grâce au talent de Vince Vaughn qui a lui tout seul porte le film. Aussi crédible dans le rôle du boucher qui découpe ses victimes que dans le rôle de la frêle victime enfermée dans le corps du boucher, il semble s’éclater à jouer ce décalage entre sa carrure imposante et l’esprit de la jeune lycéenne enfermé à l’intérieur de ce corps. Bien que ses mimiques soient exagérées, on se marre à le voir courir comme une danseuse ou déblatérer des choses sur son amoureux à qui il/elle n’ose pas dire ce qu’il/elle ressent. L’autre source de gags est bien entendu le serial killer à l’intérieur du corps de la jeune lycéenne, qui se rend compte qu’il a beaucoup moins de force dans ce corps de jeune fille et qui du coup s’en prend plein la tête lorsqu’il tente de tuer quelqu’un. Les scènes de meurtres versent d’ailleurs bien dans le gore qui tâche et certaines exécutions sont vraiment très inventives (la première avec la bouteille de vin est géniale). En plus, on a droit à du maquillage à l’ancienne qui fait plaisir à voir. Malheureusement, à côté de ça, d’autres scènes ne fonctionnent pas et au final, le film semble parfois un peu plat et prévisible à cause d’un scénario un peu fainéant qui se repose trop sur le concept fun qu’il nous présente. L’histoire d’amour est par exemple un peu trop guimauve, bien qu’à la base d’une scène à mourir de rire (dans la voiture). L’aspect comédie noire n’est pas assez présent et, pour le coup, Freaky est un peu trop gentillet car il ne va pas assez loin dans son délire. C’est dommage car la mise en scène de Christopher Landon est carrée, solide, pas vraiment folle mais elle fait le taf. Malgré tout, ça se regarde sans aucun souci, et même avec plaisir, car le film garde une certaine fraicheur et ne se prend jamais au sérieux. En gros, nous sommes devant un film qui ne devrait pas rester très longtemps dans les annales mais qui sur le moment permet de passer un bon moment.


Pour sa quatrième collaboration avec les studios Blumhouse, Christopher Landon nous pond avec Freaky une comédie horrifique purement pop qui conviendra aussi bien aux 15-25 ans (son public cible) qu’aux amateurs de cinéma horrifique des années 80 grâce à nombreuses références au genre slasher. Pas du grand cinéma mais un divertissement agréable.


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cherycok
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le 21 déc. 2020

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