Peut-on faire du Tarantino quand on n'est pas Tarantino ? C'est la question qu'on peut se poser à cause du film Free Fire. Réalisé par Ben Weatley qui a été révélé par le film Kill List et qu'on a vu par le plutôt bon mais hélas trop lent High - Rise. High-Rise qui n'a pas eu de succès et qui a rapidement été catalogué comme une version vertical de Snowpiercer; ce qui n'est pas si faut mais trop facile comme comparaison. Bref, qu'en est-il de ce film ? Bah, c'est un pop-corn movie comparé à High-Rise. Cela reste bon mais c'est globalement un sous-Reservoir Dogs sans prétention.
Quand le style de Ben Wheatley rencontre Reservoir Dogs
Ce film est possède quand même le style de Ben Weathley avec ses ralentis esthétisés et sa manière de filmer le chaos ambiant. De plus , le film est plus digeste que High-Rise. Moins de longueur, plus de rythmes et cohérences. Ce n'est pas évident dans un huis-clôt mais ça reste très maîtrisé. Cependant, Ben Weatley n'est pas Tarantino et même s'il ne copie pas le style, c'est comme si on demandait à Luc Besson de faire du Stanley Kubrick, à Peter Berg de faire du Michael Bay ou plus récemment à Peyton Reed de faire du Edgar Wright (exemple pas pris par hasard car vous connaissez les films en question : Lucy, Battleship et Ant-Man). Du coup, on préférera l'original à l'ersatz. Quant aux personnages, il y a du bon
Marchands d'armes et terroristes
D'un coté on a les acheteurs les membres de l'I.R.A Chris (Cillian Murphy) et Frank (Michael Smiley, le pasteur de The World's End), accompagné de Stevo et Bernie (Sam Riley et Enzo Cilenti). En gros ils sont là pour les armes et on voit bien qu'ils ne font pas confiance aux membres du gang que sont Vernon (un Sharlto Copley incroyable en surexcité) et Martin (Babou Ceesay) chargé de le contrôler. Cependant, Stevo semble avoir un secret bien gardé.
Parmi les vendeurs, en plus de Vernon le mégalo et Martin, on a Ord (Armie Hammer) qui est un vrai contre-emploi pour l'acteur. Jusqu'à présent ils n'avaient joué que les chevaliers blancs à la Lone Ranger ou les gros bourrins à la The Man from Uncle. Mais jouer les perso classes pour moi c'est une première (vous pouvez me contredire dans les commentaires si je me plante, car je n'ai pas vu Birth of a Nation ou Nocturnal Animals). Cependant, on voit vraiment que ce sera lui l'un des survivants (on y vient) tant qu'on voit qu'il connaît ses interlocuteurs et qu'il anticipe un peu leur réaction. Il sait que ça va exploser. Frank (Michael Smiley) est l'un des hommes de mains de Vernon et celui qui amène les armes, mais il va se révéler plus importants que prévu et celui qui va déclencher tous les événements qui vont suivre.
Et enfin, l'électron libre et le seul élément féminin du film : Justine (Brie Larson). C'est elle qui fait le lien entre les 2 groupes et comme elle indique elle-même. elle ne travaille que pour elle. Et bizarrement, il n'y a que Vernon qui ne lui fait ouvertement pas confiance. On ignore tout de ses motivations jusqu'au moment ou tout s'éclate. Avis personnel au passage, j'ai hâte de voir comment elle va se débrouiller en Captain Marvel. On l'a vu en jeune mère touchante dans Room et en screeming girl dans Kong : Skull Island et ici en bad girl. Elle reste un personnage discret et assez crédible malgré son jeu d'actrice qui laisse place à l’ambiguïté.
Il y a d'autres personnages qui s'invitent mais bon. On y reviendra.
Qui survivra à la fin ?
Au niveau de l'histoire, on est dans du simple. Il s'agit d'une transaction qui tourne ne mal et ils se tirent en eux. Cependant, la première étincelle est provoquée par les griefs entre Stevo et Frank. Et après c'est l'escalade. On va pas se mentir, ce qui fait tenir le film est de savoir qui survivra à la fin. Une histoire simple et efficace et que les autres acteurs qui interviennent ne changent pas plus le dérouler, mais donne un nouvel éclairage sur les personnages de Martin et Justine. Je trouvais ça plutôt pas mal mais au final, pas tant que ça. Même si le film est jouissif dans son délire où tout le monde s'en prend pleins les balles et que les personnages ajoutés ont une mort à la hauteur de leur rajout, l'histoire est un petit moment qui se consomme bien vite. Pas vraiment marquant mais sympa. Et la fin est à la hauteur de se qu'on espérait même si le retournement est assez forcé. Bref, finalement, une histoire sympathique mais rien qui marque durablement.
Tarantino light
Au final Free Fire est un sympathique film qui est un peu comme Life sorti le mois dernier. Si Life est une version d'Alien le 8e passager, ce film est une version de Reservoir Dogs. Et même si on préférera l'original à la copie, le film n'est pas déplaisant à regarder. Même sous 28° dans le cinéma (oui, pas cool que la clim soit tombé en panne !)