Free Fire devient très vite un joyeux bazar. Les alliances se lient et se délient, et les amitiés que l’on pensait acquises peuvent être très vite remises en question. Ça tire de partout. En feu nourri, à l’aveugle, à bout portant… Tout ce que vous voulez. À tel point qu’on se perd un peu, voire autant que nos personnages, à travers toute cette action. On ne sait parfois plus qui se trouve où, mais Ben Wheatley éprouve un malin plaisir à jouer avec la spatialisation du son afin d’intensifier cette impression de fusillade constante et – surtout – hasardeuse.
Les réussites de nos anti-héros sont dues au hasard, voire aux erreurs de leurs ennemis : tous ces personnages sont ridicules, à un moment ou à un autre. Il n’y a qu’à les voir se pourchasser les uns les autres en rampant au sol pour s’en rendre compte.
Alors oui, l’issue du film semble quelque peu prévisible lorsque l’on connaît un peu les autres longs métrages du réalisateur, comme le délirant Touristes, voire les acteurs eux-mêmes. Mais qu’importe ? Free Fire nous fait virevolter d’un camp à un autre dans un film d’action à l’humour tout aussi marquant que sa violence. On repense inévitablement aux Reservoir Dogs ou encore aux Huit salopards de Quentin Tarantino, pour ce choix du huis clos et ce soin apporté à la bande son : les adorateurs de John Denver seront ravis !
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