Un film pour le moins fun et décapant. Même si on y retrouvera des thématiques assez classiques pour le genre (prise de conscience de l’intelligence artificielle) et que ça pourra peut-être renvoyer à Ready Player One ou équivalent (beaucoup moins chargé en références méta, cependant) ; il n’en reste pas moins une comédie qui fonctionne de bout en bout. Si le deuxième acte s’essouffle un peu sur la fin, en créant une sorte de routine qui alourdit un peu l’intrigue, on restera néanmoins captiver jusqu’au bout. Et l’humour sera bien au rendez-vous. Car au final, outres les thématiques propres à la SF, la pseudo-romance assez classique et quelques baisses de rythmes ici et là ; ce sera bien l’aspect comédie qui permettra au film de se démarquer de ses confrères et d’être intéressant.
Porté par un Ryan Reynolds toujours aussi parfait pour ce genre de rôle, le film saura jouer avec les différents codes, se situant toujours sur le fil de la parodie. Il y a cette ambiance décontractée, cette nonchalance presque permanente, qui n’éclipse pas pour autant les enjeux plus dramatiques qui transmets les messages importants du film. Même l’antagoniste, rôle avec lequel Taika Waititi se régale, parviendra à proposer des éléments qui le rendre caricatural mais en même temps le font sortir de son archétype. Un peu moins convaincus, en revanche, par Millie et Keys, qui ancrent le récit dans un cadre plus classique et prévisible, et seront parfois un peu occultés par les deux autres personnages. L’humour sera juste, bien dosé, n’hésitera pas à jouer sur l’autoparodie et la surenchère au point d’en devenir absurde, sans oublier donc toutes ses petites références et caméos qui sont loin d’être anodins.
Sur le casting, il est clair que Reynolds et Waititi portent chacun le film, sans avoir à partager de scène directement. Comme je le disais, le premier est dans l’un de ses rôles qui lui conviennent parfaitement, le second se régale à être en roue libre. Jodie Comer offre une partition assez intéressante, dans le sens où elle est la seule à vraiment avoir deux types de personnages et ce qu’elle propose dans chacun fonctionne plutôt bien. Lil Rel Howery et Joe Keery sont peut-être plus classiques dans leurs rôles, moins marquants aussi, mais apportent le bon soutien. La musique est plutôt sympa, jouant là aussi sur les codes et les références, les effets spéciaux et les décors plutôt bons dans l’ensemble (j’aime bien l’idée que Free City semble très organique, mais aussi très virtuelle), et la mise en scène proposera quelques idées sympa mais restera assez classique dans la réalisation.
Bref, Free Guy est aussi déjanté que ce à quoi on pouvait s’attendre. C’est une pure tranche de rigolade qui parvient à divertir, malgré une intrigue au fond assez classique. Sans doute pas le meilleur dans le genre, mais incontestablement un des plus drôles.