Notation :
The Truman Show : + + + +
Fortnite : + + + +
Ready Player One : + + +
GTA : + + +
Camping : – – –
Adibou : – – –
De quoi ça parle :
Guy est employé de banque dans la ville de Free City. Sympathique, souriant, il mène une existence simple et honnête, au service de ses clients. Ce qui est un peu louche pour un employé de banque.
Sans que cela ne semble franchement attaquer son enthousiasme, son quotidien est marqué par la violence et les braquages récurrents sur son lieu de travail. Car en effet, Guy n’est pas celui qu’il pense. C’est un personnage secondaire de jeu-vidéo : un PNJ (personnage non jouable).
Il évolue dans une ville hostile, où comme son nom l’indique, tout est permis. Les joueurs de la « vraie vie » s’y précipitent pour piller, tuer et collectionner des voitures de beaufs.
Mais un jour, Guy tombe amoureux de l’avatar d’une joueuse. Ce coup de foudre le pousse à s’émanciper de sa vie programmée par un codeur puceau afin de prendre en main son destin.
Les points forts :
– Shawn Levy étant à la fois réalisateur La Panthère Rose, la trilogie de La Nuit au Musée et quelques épisodes de Stranger Things, il n’était pas évident de savoir à quoi s’attendre. Finalement, on passe un bon moment avec des scènes d’action pas trop mal foutues et un humour méta qui fonctionne bien.
– Ryan Reynolds fait son petit numéro habituel. C’est pas très différent de ses derniers rôles mais c’est efficace et même un peu moins lourd que dans d’autres films (comme Deadpool pour ne pas le citer).
– Dans le genre « regardez, on a glissé de références à la pop culture partout ! », Free Guy s’en sort mieux que Space Jam 2. Ou The Emoji Movie. C’était probablement pas le défi le plus difficile à relever, mais ça compte quand même.
– Au niveau de l’esthétique, les avis sont partagés. Certains trouvent le graphisme et les effets spéciaux réussis, d’autres l’ensemble plutôt moche. Pour mettre tout le monde d’accord, disons qu’avec son avalanche d’action et d’explosions, le début est visuellement réussi, et que la fin (on ne donnera pas d’exemples pour ne pas spoiler) est globalement dégueulasse.
– Le film est réaliste puisqu’il montre que les humains se comportent comme des sauvages quand leur personnage de jeu-vidéo a un peu de libre arbitre. Oui, on ne va pas se mentir, on a tous essayé de jouer à GTA en respectant le code de la route ou Red Dead Redemption en étant un cow-boy gentil, mais on finit toujours par se faire chier et retourner écraser des mamies ou braquer des éleveurs de bétails innocents. Le propos est donc un peu le même que Westworld, sauf que là on comprend à peu près tout.
– Dude, la version « John Cena » de Ryan Reynolds est plutôt marrante même si on dirait qu’il a été fait avec un deepfake tout pourri.
Les points faibles :
– Le film est divertissant. Mais n’en attendez pas beaucoup plus. Ni grande réflexion sur l’industrie du jeu-vidéo, ni sur l’intelligence artificielle, ni sur les patrons de start-ups cocaïnomanes qui se prennent pour des génies alors que c’est juste des pourritures capitalistes. Même si les employés d’Ubisoft verront sans doute dans ce film leur « Les Temps Modernes » vu que les salariés sont exploités et au bord du burn-out à cause de leur patron tyrannique.
– On aime beaucoup Taika Waititi mais dans les douze films qu’il a tournés cette année, il fallait bien qu’il y en ait un ou deux où son originalité et son humour deviennent juste super lourds. Pas de chance, c’est tombé sur celui-ci.
– La fin est tellement clichée et gnangnan que si c’était un goût de glace, ça serait probablement la glace au chewing-gum du film.
– Le scénario est parsemé de petites incohérences et de grosses facilités. La plus dérangeante étant celle qui consiste à faire croire qu’un mec avec une chemisette peut devenir une star.
– Je ne suis pas un grand connaisseur en informatique mais je suis à peu près sûr qu’il existe un moyen plus rapide et efficace de s’attaquer à un serveur qu’en le faisant à coups de pioche.
– Joe Keery ressemble trop au potentiel fils caché de Louis Garrel et Benjamin Bioley pour être crédible. Sauf s’il devait jouer le rôle du fils caché de Louis Garrel et Benjamin Bioley bien sûr.
Le saviez-vous :
– Dans Free Guy 2, on suivra un joueur dans la peau du maire qui tente de reconstruire la ville sur SimCity. Pour financer les travaux, sa politique s’appuiera sur une hausse d’impôts très importante, provoquant une paupérisation des classes moyennes. Un PNJ (interprété par Vincent Lindon) mènera alors la révolte parmi les habitants.
– Il fait toujours la même chose, dans le même ordre, répète inlassablement les mêmes dialogues. Guy n’est pas un PNJ, c’est une personne âgée.
Les conditions idéales pour regarder ce film :
En étant au niveau 100.
Ce qu’il faut retenir :
La cancel culture n’existe pas. Sinon Ryan Reynolds n'aurait pas pu redorer son image après avoir joué dans Green Lantern.
Si vous avez aimé Free Guy, vous aimerez aussi :
Ne pas zapper les dialogues avec les PNJ quand vous jouez à un jeu-vidéo.
Porter des lunettes.
Avoir un libre arbitre.
Avoir des chaussures sur ressort.
Merci de votre lecture !
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