Après la boucherie imbécile de la Guerre de Sécession, puis l’adaptation à sa vie de fuyard déserteur, Newton Knight organisera progressivement, avec des esclaves en fuite et d’autres résistants déserteurs, une véritable communauté réfugiée dans les marais du Mississipi. Leur vocation fut d’abord vouée à la résistance contre l’oppression de l’armée et de sa guerre barbare et mercantile, contre la politique de l’esclavage, contre le régime fiscal écrasant des paysans déjà exsangues, jusqu’à ce que son ampleur populaire l’amène à autoproclamer le Comté de Jones comme nouvel Etat Américain indépendant.
Mais le plus dur et cruel des combats, où la résignation n’est pas envisageable, le poursuivra par la suite dans ses conflits politiques et socio-familiaux, jusqu’à sa mort et au-delà, au travers de sa progéniture métisse. Dans l’injustice chronique et souvent l’impuissance sans fin, dans la lutte en apparence sans issue, à l’instar de Racines saison 2 ou de Ragtime, et malgré les baratins légaux qui ne servent comme d’hab qu’à justifier les salauds et les bonnes consciences, la vraie vie poursuit dans ses actes et ses mœurs l’application du racisme et de l’apartheid, policé bientôt par un certain Klan.
Très librement et romantiquement inspiré de la vie de cet éternel résistant, cette épopée raconte sans concession les 14 années le plus passionnantes de son parcours. Cette formidable fresque sait embrasser trois guerres simultanées, raconter l’élaboration des drames sociaux et honteux qui se poursuivront au 20ème siècle, et faire vivre les enjeux et les idéaux d’un héros trop peu connu.