Cinq ans après un viol collectif, les trois agresseurs d'une jeune femme nommée Chihiro retrouvent sa trace, elle qui avait essayé d'oublier cette tragédie. Seulement, elle ne va pas se laisser faire.
Décédé en 2022, Takashi Ishii était également connu pour sa carrière de mangaka, débutée dans les années 1970, où il dessinait essentiellement des histoires aux thématiques plus adultes. Et ce en parallèle de son travail en tant que réalisateur. Pour ce film, sorti en 2000, Ishii parle du thème du viol, qu'on voit d'ailleurs de manière fortement suggérée dans les premières secondes, puis on va découvrir Chihiro, jouée avec un courage certain par Harumi Inoue, une salary-woman dévouée à sa tâche, qui a un fiancée. Un matin, en partant au travail, elle croise dans l'ascenseur un de ses agresseurs qui voudrait remettre ça avec elle.
Bien évidemment, c'est un drame, mais on peut le rattacher aussi au genre horrifique à la façon dont Chihiro va se venger (indice ; le titre du film en dit déjà assez...). Il peut même être assez tordu par moments, c'est dire toute la subtilité de la chose, qui est plus subtil qu'un rape & revenge. A ce titre, il faut souligner à quel point l'actrice principale s'est impliquée pour le rôle, car non seulement la caméra ne semble pas la quitter, mais elle semble souffrir dans la plupart des scènes dites choc, tout en faisant semblant de prendre du plaisir dans certains cas, mais uniquement pour sa vengeance.
Mais le film parle aussi en filigrane du fait d'être quelqu'un qui a subi ces horribles sévices à travers la loi du silence, car on sent qu'elle pourrait être au ban de la société si jamais elle devait parler. C'est limite si elle devait s'excuser d'être ce qu'elle est ; une victime.
Les film parlant du viol peuvent être casse-gueule, mais Takashi Ishii a clairement mis les petits plats dans les grands, sans concessions aucune pour sa victime ni pour ses bourreaux, et avec une actrice principale impressionnante.