Si Frère devait composer avec un budget limité, ce qui lui donnait un certain réalisme brut, cette suite passe à la vitesse supérieure avec plus d’action, plus d’excès… mais aussi moins de subtilité.
Là où le premier film traitait la violence avec un côté froid et quasi-documentaire, cette suite bascule parfois dans le pur spectacle, flirtant même avec la caricature.
Le film se veut une critique à double tranchant, mettant en parallèle la Russie post-soviétique et l’Amérique du capitalisme triomphant. Les nouveaux riches russes et les businessmen américains y sont dépeints comme interchangeables, unis par leur matérialisme et leur lâcheté lorsqu’ils sont confrontés à Danila.
Le film peut aussi sembler ambigu dans son traitement du nationalisme russe. D’un côté, certaines scènes le tournent en dérision, de l’autre, certaines séquences, notamment aux États-Unis, peuvent donner l’impression d’un regard plus complaisant sur la supériorité russe face à l’Occident.
Malgré tout, ça reste un divertissement efficace, avec une mise en scène soignée, une bande-son impeccable et la présence magnétique de Sergei Bodrov Jr.
Moins percutant et subtil que le premier, mais porté par une vraie énergie et un casting de qualité.