Dix ans après le premier volet Frank Henenlotter vient conclure la trilogie Basket Case avec ce Frère de Sang 3 La Progéniture, un film longtemps inédit en France jusqu'à sa sortie en DVD dans la collection Midnight Movies de Carlotta. Même si ce troisième opus est un peu en dessous des deux précédents c'est avec beaucoup de plaisirs que l'on retrouve les frères siamois, tante Ruth et toute la joyeuse galerie de freaks tordus du second volet.
Après leur torride étreinte Belial et sa petite amie vont devenir parents tandis que Duane, qui va donc devenir tonton, se remet doucement enfermé dans une camisole de force. Tante Ruth décide de conduire toute sa joyeuse bande de monstres pour que Eve puisse accoucher à la campagne sous les bons soins du docteur et ami Hal Rockwell.
Je ne m'attendais pas à grand chose vu la réputation peu flatteuse que se trimbale généralement cette suite auprès des fans de la trilogie et j'ai finalement été très agréablement surpris. Certes l'aspect gore et craspec du premier opus a presque totalement disparu et Hennelotter recycle largement sa clique de monstre du second volet mais ce Frère de Sang 3 comporte suffisamment de morceaux de comédie pété du casque pour provoquer ma plus magnanime indulgence. Le film verse définitivement plus vers la comédie décalé que vers l'horreur pur et dur à l'exception peut être d'une vendetta dans un commissariat qui nous offre deux trois effets à l'ancienne bien gore et surtout très amusants. Personnellement j'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver toute cette bande de monstres improbables s'agitant comme des gosses dans une immense colonie de vacances pour préparer la venue des futurs bébés. Le film comporte plein de bons moments qui m'auront bien fait marrer comme la perte torrentiel des eaux et l'accouchement à répétition commenté en roue libre par Little Hall (Jim O'Doherty) ou Belial dans son exosquelette qui se prend pour Sigourney Weaver dans Aliens. Foutraque mais toujours aussi généreux envers ses chers freaks Frank Hernenlotter glisse un petit message certes un peu convenu mais toujours pertinent sur les horreurs bien visibles d'un monde un peu crasse qui préfère par hypocrisie cacher les êtres difformes.
Des streums bizarres, un humour décalqué, une louche de gore à l'ancienne, un message à la gloire de la différence, ce troisième volet rempli largement le cahier des charges le la série B sympatoche et vient clore sans gloire mais sans honte une chouette trilogie comico-horrifique.