Bon, c'était fou.


Cette nouvelle itération du sabreur manchot (bien loin des autres films) est pour moi une pure claque. Je ne connaissais pas le réalisateur, dont c'est, si je ne m'abuse son premier film et c'est juste exceptionnel ce qu'il arrive à faire là.


Je venais pour voir un film de sabre chinois et je tombe sur une œuvre ô combien moderne, poétique, nerveuse et profondément belle.


En fait j'aime la manière qu'a le film de totalement se réapproprier l'histoire du sabreur manchot pour en faire totalement autre chose (il n'est manchot qu'à la fin du film) et comment tout est fait pour renforcer le tragique de l'histoire. Certes les grandes lignes sont courues d'avance. Un bébé échangé à la naissance entre deux rivaux, l'enfant grandit, il est chargé de tuer son véritable père, puis il veut se venger de son père adoptif. Mais là où le fait incroyablement fort c'est qu'il va insérer plusieurs histoires d'amour (deux triangles amoureux) qui vont sublimer cette histoire et la sublimer.


Limite je devrais dire que les scènes entre le héros et la femme qu'il aime sont plus belles et plus intéressantes que les combats. Il y a une beauté pure et le visage de Charlie Yeung illumine le film. Et parlons des combats justement, j'ai lu ici et là que les gens n'étaient pas hyper content de la manière qu'a eu Daniel Lee de les filmer. Disons qu'il tente de moins de mettre en valeur les talents martiaux de ses acteurs et les chorégraphies que de transmettre une idée et une certaine forme de poésie.


Ainsi tous les combats sont profondément tragiques parce que les protagonistes ne sont pas manichéens (sauf le grand méchant, qui est juste méchant), mais composés de tout un tas de nuances de gris et donc les voir mourir comme si c'était le héros du film, ça fonctionne vraiment bien. Malgré leurs erreurs on s'attache à eux, ils sont humains, leurs motivations sont compréhensibles ce qui renforce d'autant plus le tragique de leur trépas.


Enfin moi j'adore.


Et dans ces combats on y trouve une certaine forme de grâce, mais surtout de nervosité, comme si le but n'était pas que ça soit lisible, mais qu'on ressente avant tout l'émotion qui doit naître de ce combat (la colère, la mélancolie, etc).


D'ailleurs ce qui m'a profondément touché dans le film c'est justement son côté mélancolique, l'histoire de ces amours perdus... Le film transpire la poésie, la mélancolie par tous ses pores et je ne m'attendais juste pas à ça en voyant ce film. Et finalement c'est un film qui s'inscrit totalement dans son époque, on lorgne d'un côté vers Wong Kar Wai pour les amourettes, voire même l'esthétique globale du film, et de l'autre Daniel Lee s'inspire des dernières évolutions du le cinéma hong-kongais pour filmer ses combats.


Franchement c'est pile ce que j'aime, ça fonctionne vraiment bien. Je suis au paradis.

Moizi
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le 25 juil. 2020

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Moizi

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