Modeste employé dans la bijouterie Mercandieu, Marcel fait la connaissance de Loulou et Jo, petits aigrefins de la rue parisienne qui entrevoient le profit qu'ils pourront tirer de ce "cave" bien élevé.
Le sujet théatral d'Edouard Bourdet ne présente pas grand intérêt et le film n'est d'ailleurs ni une comédie policière ni une intrigue articulée autour d'en fric-frac quelconque chez le bijoutier Mercandieu, qui aura lieu comme une simple péripétie accessoire.
L'essentiel de la comédie relève de l'opposition de style entre Marcel et ses nouveaux amis intéressés. Et c'est à un véritable récital d'argot de Paname qu'est convié le jeune employé naif, épris de la parigote Loulou tout en étant poursuivi par les avances de sévère fille de son patron.
Arletty et Michel Simon se répandent tout au long du film en un langage typé et imagé qui fleure bon les années d'avant-guerre et qui, somme toute, est le coeur, le prétexte de la comédie. Face à un Fernandel au jeu plutôt sobre -excepté une jolie scène de beuverie avec Michel Simon- ce dernier et Arletty s'imposent par leur talent, leur gouaille savoureuse, leur art consommé de la langue des faubourgs parisiens. Dans un scénario manquant d'astuce et de situations comiques intéressantes, ce trio d'anthologie tire le film vers le haut.