Portrait figé.
Dire du mal d'un film dont on sent, et c'est rare, qu'il a été fait avec les tripes, ça n'est jamais facile. Mais là, il faut bien reconnaitre qu'on a là un biopic dont pourrait lire la même chose...
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le 11 nov. 2017
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Dire du mal d'un film dont on sent, et c'est rare, qu'il a été fait avec les tripes, ça n'est jamais facile. Mais là, il faut bien reconnaitre qu'on a là un biopic dont pourrait lire la même chose sur Wikipedia si je cherchais des informations sur Frida Kahlo.
C'est le projet pour lequel Salma Hayek s'est battue contre vents et marées, car elle voulait interpréter à tout prix cette femme libérée avant l'heure, fortement engagée politiquement parlant, et dont les toiles parlaient bien mieux qu'elle de la souffrance qu'elle a endurée durant sa courte existence.
Mais le problème est dans le classicisme du biopic, à savoir l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte, jusqu'à sa disparition, tout est raconté étape par étape.
Heureusement, pour échapper à l'ennui, Julie Taymor a agrémenté l'histoire de quelques trouvailles de mise en scène comme l'accident de bus dont est victime Frida à son enfance, où le temps semble se figer, ou alors les toiles qui s'animent à la manière d'un Tim Burton, métaphore des souffrances de cette peintre. Mais si j'en crois la fiche Wikipedia, les aspects les plus sulfureux ont été largement escamotés, comme sa bisexualité, son attachement à Trotsky (qu'on voit cinq minutes à tout casser), ou ses voyages à l'étranger, dont on voit seulement la France des années 1930.
Quant à Salma Hayek, si elle très ressemblante à son modèle, taroupe incluse, elle n'a pas été jusqu'au duvet, qui donnait presque à Kahlo l'apparence d'une moustache à la fin de sa vie. C'est là qu'on sent qu'il y a dû y avoir des concessions vis-à-vis du studio, jusqu'à inclure, pour quelques minutes, des seconds rôles où apparaissent Edward Norton, Geoffrey Rush ou Antonio Banderas. Quant à Alfred Molina, qui incarne le mari de Frida, je le trouve vraiment touchant, trainant sa bonhommie comme s'il était désolé.
Malgré la volonté de Salma Hayek, le sujet manque peut-être de saleté, de dureté, sur le Mexique des années 1930 ; ça reste un joli film mais peut-être trop aseptisé pour convaincre totalement.
Créée
le 11 nov. 2017
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