Une étudiante en médecine va mener l'enquête sur une mystérieuse vague de suicide qui déferle sur Rome. Elle est aidée par un prêtre ne croyant pas au suicide de sa sœur.
"Frissons d'horreur" compte parmi les giallis les plus étranges et déconcertants que j'ai pu voir. Ce que explique peut-être que le film, tourné en 73, va rester deux ans au placard avant d'être distribué dans les salles italiennes. En France, sa sortie est encore plus tardive puisqu'il débarque sur nos écrans en 79.
Le film s'ouvre de manière assez radicale sur des séquences de suicides pour le moins brutales, puis d'hallucinations franchement glauques à base de cadavres revenant à la vie au sein d'une morgue.
La première partie s'avère être la plus intéressante. À la lisière du fantastique, Rome y apparaît menaçante, moite, putride... Est-ce ce soleil tapageur et cette chaleur étouffante qui poussent sa populace au suicide ?
Malheureusement la seconde partie, beaucoup plus classique, vire à l'enquête policière confuse et pas toujours compréhensible en plus d'être un peu ennuyeuse.
La mise en scène de Crispino quoique parsemée de quelque fulgurances et de plans intéressants par-ci par-là, reste globalement mollassonne. Plastiquement, ce n'est pas non plus très beau mais pour le coup, ça matche bien avec cette atmosphère un brin trash et racoleuse.
Le casting lui, est solide : Mimsy Farmer en interne frigide et fragile, Barry Primus en prêtre torturé au comportement louche ou encore Ray Lovelock en bellâtre un peu beauf. Hélas, tout ce petit monde est bien mal dirigé et leurs personnages sont à peu près tous aussi
antipathiques les uns que les autres.
Reste le score de Morricone, sans doute sa partition la plus sombre et dérangeante, et surtout ce montage chaotique. Qu'on y adhère ou pas, il contribue beaucoup à l'ambiance si particulière de cet objet filmique bizarre à moitié réussi.
"Macchie Solari" n'est donc pas le giallo idéal ou le plus accessible si l'on souhaite s'initier au genre. Mais l'amateur rôdé de curiosités déviantes y trouvera probablement son compte !