Un promoteur immobilier véreux et queutard, sa compagne pas farouche qui fait office de plante verte et un navigateur avec une grosse paire de couilles se rendent sur une île aux alentours de Saint-Domingue pour y faire du repérage en vue d'y construire un palace.
Évidemment, l'île est prétendument maudite et bien évidemment, pour nos trois protagonistes ce ne sont rien d'autres que des balivernes pour amuser le touriste et faire peur à la population locale.
Pourtant on a bien ce vieux sorcier vaudou et sa petite-fille ultra gaulée qui préviennent gentiment mais fermement tout ce p'tit monde qu'il va falloir dégager fissa. Une menace qui va hélas rester sans effet. À partir de là, toute cette affaire va sévèrement partir en sucette, au bout de quatre-vingts grosses minutes quand même...
Ah oui et sinon ça baise. Beaucoup. Tout le temps. Même dans certaines situations vraiment inconfortables comme après une course poursuite avec un zombie par exemple. M'enfin que voulez-vous, l'humain a ses besoins fondamentaux...
Voilà donc le pitch farfelu de cette nuit érotique des morts-vivants. Tournée en un temps record dans la foulée de "Porno Holocaust" et autre "Hard Sensation". C'est la fameuse période caribéenne de Joe D'Amato et de ses fidèles lieutenants que furent George Eastman, Laura Gemser, Mark Shannon et quelques autres.
La formule est on ne peut plus basique : du sexe, de l'horreur et de l'exotisme de pacotille.
Ici, que ce soit en terme d'écriture ou d'ambiance, le cahier des charges semble être à l'évidence de surfer sur le succès de L'enfer des zombies de Fulci, sorti l'année précédente. Mais on y retrouve aussi un peu de la tétralogie des templiers et même une scène "hommage" à La dernière maison sur la gauche de Craven !
Rajoutons à cela des effets gore approximatifs, de l'érotisme relativement sage et une poignée de scènes hardcore en présence de Mark Shannon et de hardeuses locales.
Objectivement, La nuit érotique... N'est pas un bon film. Scénario prétexte à aligner des scènes de cul soporifiques, problèmes de rythme, dialogues digne d'un sketch des Inconnus...
Il s'en dégage pourtant un certain charme, une ambiance presque hypnotique.
Normal, Joe d'Amato est derrière la camera. Rappelons que le bonhomme a du métier (et qu'il débuta entre autre en tant que photographe de plateau et opérateur caméra chez Godard et Renoir.), qu'il est difficile de rester insensible à ses travellings et ses zooms vertigineux. Certains plans sont d'ailleurs à couper le souffle comme ces zombies immobiles sur la plage en nuit américaine, accompagné du score délicieusement kitsch et désuet de Marcello Giombini. C'est tout simplement beau !
Une oeuvre singulière et bancale donc, à réserver aux complétistes du père d'Amato et autres amateurs de bisseries ritales de troisième zone.
Dispo en BR chez Le chat qui fume qui reprend le master et les bonus de l'édition US chez Code Red.