Le chasseir solitaire
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Comme Le Labyrinthe du silence (2014), ce film de 2015 aborde l’omerta impliquée par la reconstruction de l’Allemagne d’après-guerre où de très nombreux anciens nazis sont encore en poste et imprègnent la société, que ce soit dans les entreprises privées ou au sein de l’Etat, dans la police, l’armée, la justice. C’est donc bien seul que le procureur Fritz Bauer (personnage historique) mène son combat pour traîner en justice des criminels de guerre nazis. Non seulement il est entouré dans son service d’adjoints procureurs aux convictions hitlériennes, soutenus par la police, mais il reçoit également sans cesse des menaces de mort. Isolé dans sa mission de justice ; on voit quel courage il lui fallait pour persister dans sa tâche et c’est poignant. Dans le film, il est accompagné d’un assistant qui s’avère persécuté et emprisonné comme homosexuel (Ce qui rappelle Imitation Game). Bauer utilise la ruse pour mener son enquête à la recherche du bourreau Eichmann sans éveiller les soupçons de ses ennemis. Le film peut être vu comme un docu plutôt qu’une fiction.
Tout ça, c’est notre histoire, l’histoire récente de l’Europe, et c’est intéressant à connaître, au vu des montées de l’extrême droite dans plusieurs pays. Ce que je me demande, c’est si, aujourd’hui, les manuels d’histoire en Allemagne et dans toute l’Europe expliquent clairement les choses pour que les futurs citoyens comprennent ce qu’implique toute idéologie proche du nazisme, pas seulement avec les chiffres des morts, et en étudiant une guerre, mais aussi en abordant la question fondamentale : ce que ça implique comme manière de considérer les gens en prenant pour base des croyances raciales : l’euthanasie d’enfants, l’extermination d’adultes handicapés physiques ou mentaux, la stérilisation forcée, l’extermination de juifs, de tsiganes et de tous ennemis idéologiques, le culte de la brutalité.
Créée
le 11 nov. 2024
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