Habituellement, les programmes espagnols de Netflix sont regardables à défaut d'être inoubliables. Froid mortel n'échappe pas à la règle. Deuxième long-métrage de Lluís Quílez après Out of the Dark, le film raconte l'histoire d'un transfert de prisonniers qui tourne mal lorsqu'un mystérieux agresseur attaque le fourgon.
Cette première partie est plutôt réussie, le réalisateur parvenant à maintenir la tension. Lluís Quílez anticipe aussi les questions qu'on pourrait se poser (pourquoi un transfert de nuit, pourquoi les policiers n'ont-ils pas de téléphone portable, pourquoi ne connaissent-ils l'itinéraire que peu de temps avant le transfert,...). Mais la vraisemblance est ensuite sacrifiée quand le métrage tourne aux genres survival et revenge.
On pourra aussi reprocher à Froid mortel des personnages manquant de substance et un peu trop stéréotypés - surtout les prisonniers : un Colombien sensible, un Roumain chef d'un dangereux gang, un politicien corrompu, le kéké d'une vingtaine d'années...
Pour autant, les acteurs sont crédibles et convaincants dans leur rôle. Le film est porté par l'interprétation de Javier Gutiérrez (Martin) qui a déjà remporté deux Goya. A noter, la dernière partie se déroule dans l'ancienne prison de Ségovie.
Au fond, Lluís Quílez aurait dû exploiter plus longuement l'aspect claustrophobique du fourgon. Car dès que les portes du camion s'ouvrent, les situations et les dialogues sombrent. Un film à regarder pour sa première partie réussie, la seconde n'étant pas convaincante.