Antoinette se souvient de ses jeunes années, de ses mésaventures (sentimentales) et revirements de fortunes.
N'ayant pas lu le roman de Cecil Saint-Laurent, je ne sais pas si le film de Genina reproduit une médiocrité littéraire ou si c'est plus simplement le réalisateur qui n'est pas à la hauteur de ce mode romanesque au féminin.
Antoinette est une bouquetière tout ce qu'il y a de plus populaire et impertinent -et Dany Robin de forcer maladroitement le trait- dans un cabaret. Séduits, des hommes du monde prétendent en faire une dame.
Antoinette sera la chanteuse Frou-Frou, avec la célèbre chanson, et puis, sans qu'on la considère tout à fait vénale, une femme entretenue. Sa faute, si c'en est une, qu'elle perçoit amèrement au moment de ses vieux jours, sera de préférer à l'amour la vie aisée avec quelque bourgeois ou personnage de haut rang.
De la fin de la Belle Epoque à l'avant guerre (de 1940), on assiste aux liaisons de Frou-Frou et on s'ennuie ferme parce qu'elles sont d'un romantisme ou d'un romanesque hors d'âge. Avec son casting hétéroclite (Gino Cervi en prince russe) et ses personnages tout en conventions balourdes, avec son rôle-titre sans épaisseur et la faible incarnation de Dany Robin qui tire vers l'enfantillage ou le mélo, le film est une vieillerie sans charme ni talent.