Dans une petite ville de Suède, une lycéenne introvertie, Agnès, fait l'objet de railleries à cause sa supposée homosexualité. Par défi, la plus belle fille du bahut, Elin, va se voir obligée de l'embrasser durant une soirée, et ce qui devait être un jeu va faire révéler des sentiments à celle qui se croit hétéro.


Sorti en 1998 en Suède, puis deux ans plus tard en France, Fucking Åmål avait été un phénomène critique et un grand succès commercial sur un sujet, à l'époque, qui n'était pas évident. A savoir parler de l'homosexualité chez des lycéennes. Dans une image 16 mm granuleuse qui rappelle ce qu'on voyait chez Lars Von Trier (dont sa société est coproductrice), le réalisateur Lukas Moodysson a réussi un coup de maitre pour son premier film. Une romance qui ne démarre pas vraiment comme tel, Agnès ayant au départ comme seule amie handicapée physique, et qui n'a personne à qui se confier, jusqu'à la rencontre avec Elin ; il faut d'ailleurs saluer le talent de ces jeunes actrices, qui avaient d'ailleurs l'âge des rôles, pour parler des sentiments adolescents avec autant de justesse. D'ailleurs, le personnage le plus intéressant est celui d'Elin, d'une grande beauté, qui refrène au départ ses sentiments pour quelqu'un pour la peur du qu'en dira-t-on, surtout qu'elle a déjà un petit copain.
Le film est d'une grande tendresse, volontiers vachard quand il parle de cette ville d'Åmål, qui serait si ringarde qu'elle a une mode de retard, et avec beaucoup de rock scandinave qui fait un peu saigner les oreilles si on n'en pas friand. C'est un détail, mais pour en revenir à l'histoire, c'est plus une acceptation de soi, de lutter contre les autres, ce que pensent les ami(e)s, les parents, et tout cela pour finir sur un quasi-geste final d'une libération presque salvatrice.


Bien que le film date de 1998, sa réception reste encore forte, et portée par deux actrices formidables, dont les carrières seront assez brèves. D'ailleurs, il y a assez peu d'éléments à proprement parler scandinaves dans l'histoire, d'où son universalité.

Boubakar
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 30 janv. 2021

Critique lue 306 fois

4 j'aime

3 commentaires

Boubakar

Écrit par

Critique lue 306 fois

4
3

D'autres avis sur Fucking Åmål

Fucking Åmål
RemyD
7

Spleen de l'adolescence suédoise

«Fucking Amal» a obtenu un immense succès dans son pays d'origines et chez nos compatriotes d'outre Sarine. Comme Larry Clark et son «Kids», l'optimisme en plus, Lukas Moodysson s'intéresse à...

le 16 oct. 2010

6 j'aime

Fucking Åmål
Boubakar
8

La découverte d'un autre amour.

Dans une petite ville de Suède, une lycéenne introvertie, Agnès, fait l'objet de railleries à cause sa supposée homosexualité. Par défi, la plus belle fille du bahut, Elin, va se voir obligée de...

le 30 janv. 2021

4 j'aime

3

Fucking Åmål
Anerk
5

Critique de Fucking Åmål par Anerk

Non mais tout ce que j'attendais moi c'était de les voir passer à l'action !!! Trêve de plaisanterie, c'est plat. Agnès est seule, n'a pas de véritable ami au lycée. Elle amoureuse d'Elin, aka La...

le 6 nov. 2011

4 j'aime

9

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9