Le "Lost in la Mancha" de Kassovitz
Le simple fait de voir Kassovitz se décomposer physiquement à mesure du déroulement du truc, en dit long sur le calvaire vécu, et la pression encaissée probablement colossale.
M'est avis qu'il a dû passer quelques nuits sans dormir.
A la 45eme minute du docu, on a quasiment l'impression de revoir un remake de The Machinist tellement le mec semble au bout du rouleau, physiquement et nerveusement.
Certains reprochent à ce "film du film" un côté partisan pro-kassovitz, et je ne suis pas complètement d'accord même si le parti-pris est assez sensible.
D'abord parce-que lui-même ne cessera de se demander "à quel moment j'ai pu merder", preuve qu'il ne nie absolument pas une certaine part de responsabilités.
Ensuite parce-que certains intervenants, ne sont pas forcément tendres envers lui, ou ses méthodes de travail. Melanie Thierry l'évoque assez clairement.
Après, c'est vrai que l'angle choisi fait qu'on ne peut s'empêcher d'être en empathie avec ce mec qui se débat dans les sables mouvants d'un tournage pour lequel rien ne se déroule comme il devrait, et qui tourne assez rapidement au fiasco le plus complet. Un bordel sans nom.
Je n'ai pas vu Babylon A.D, et j'avoue que tout ça ne m'a pas donné franchement envie de regarder le résultat final, quand on voit la quantité de choix artistiques qui ont été sacrifiés au fur et à mesure de l'avancement du tournage.
La scène de fin, censée se dérouler dans les rues d'un New York futuriste, encombrées de skoda peintes en noir pour cacher la misère, en dit long sur les compromis impossibles qui doivent faire de ce film ce qu'il est probablement, un échec artistique quasi total.