Je ne savais pas que j'allais retrouver le souffle du cinéma d'action américain des années 80 dans un film HK. Bon, le script est tout mince, mais on s'en fiche, et Ringo Lam aussi j'ai l'impression. C'est l'histoire d'un loubard en moto qui distribue des baffes à la Patrick Schwayze (CYF) et qui aide un ami qui s'en prend mais pas pour longtemps (Anthony Wong) car ce dernier doit de l'argent à un gang. Ils participent ainsi à un hold-up composé d'un gangster gay (Simon Yam), un gros baraqué, et une nymphomane. Bien sûr, le groupe "gentil" se fait arnaquer, et le mec maladroit (Wong) devient puissant, alors que son ami (CYF) est laissé pour mort. Il s'entraînera pour devenir encore plus fort. Amitié virile, trahison, et vengeance sont donc au programme, comme chez John Woo. Au niveau des personnages c'est collector, tellement iconisés que ça en donne le tournis, avec des séquences d'action survitaminées dignes de Commando.
Nous avons donc droit à une bonne série B avec un univers très coloré (le look des personnages est à pisser de rire), une bonne musique heavy metal qui fait du bien à mes oreilles de rockeur, et une violence (vraiment) décomplexée. Presque tout le monde s'en prend au moins une. Les otages, les femmes, les amis, et les méchants crèvent sans que leur bourreau, gentil ou méchant, s'en soucie (quand ils survivent, ce n'est pas édulcoré : ils ont souvent des doigts manquants ou la face cramée...). Par contre le chien est sauvé. Ouf la morale est sauve (ironie). Enfin, la mise en scène n'est pas en reste avec des bons petits effets que je n'ai pas forcément vu ailleurs (par exemple suivre les balles jusqu'à son destinataire) : il s'agit quand même de Ringo Lam, l'un des meilleurs artisans du cinéma d'action HK des années 80-90 avec John Woo et Tsui Hark.
Bref, une valeur sûre, mais à ne pas tomber entre toutes les mains car c'est du lourd. Ce film d'action à petit budget, doté d'une mise en scène bien burnée, d'une violence décomplexée, et de personnages collectors, est tout simplement jouissif. Mais en reprenant la forme du cinéma d'action US des années 80, il en fait aussi la critique acerbe, sans intellectualiser son propos mais en grossissant les traits à l'extrême, à la manière d'un Verhoeven.
Pour la couleur