Apocalypse now part 2

Il est déjà bien loin le temps où John Wayne pétait les méchantes faces de citron communistes du Nord Viêt-Nam. Le temps où la courageuse armée US défendait de pauvres innocents au nom de la démocratie face au Satan rouge maniant faucille et marteau. « Les Bérets verts », 1968, propagande, ignorance, impérialisme, mauvaise foi, mensonges, manichéisme. La famille Bush a dû kiffer ce chef d'œuvre du ridicule.

En 1978 déjà, « Apocalypse now » pointait du doigt le « grand n'importe quoi » de cette guerre. Un Martin Sheen au bord de la rupture dans sa chambre d'hôtel. Robert Duvall, idiot typiquement américain, plus intéressé par sa planche de surf que par les combats. Le show des filles de playboy en plein décor de guerre. Grand contraste et grand ridicule...typiquement américain encore une fois. Et enfin, le délire très personnel du colonel Kurtz. Bref, un vrai merdier cette guerre.

1987, « Full metal jacket ». Kubrick y va peut-être même encore plus fort que Coppola. N'en déplaise à John Wayne ou encore Chuck Norris (qui possède également un palmarès impressionnant en terme de daubes patriotiques), le soldat américain n'est pas forcément beau, fort et courageux. Le soldat américain en a parfois un peu rien à foutre d'aller faire cette guerre pour laquelle il ne se sent pas vraiment concerné. Et une chose est sûre, il n'est pas indestructible. Demandez au soldat « baleine ». Et demandez à ce groupe d'une cinquantaine ( ?) de gars (je les ai pas compté) qui est passé à deux doigts de se faire mettre en échec par une simple petite Viêt-Công de rien du tout en pyjama et en pantoufles. La claque. C'était peut-être bien cela tout compte fait le Viêt-Nam. L'armée la plus puissante du monde mise en échec par...des paysans. Echec cuisant.

« Apocalypse now » et « Full metal jacket » rétablissent la vérité sur une des parties les plus traumatisantes de l'histoire des Etats-Unis. En 1989, De Palma apportera sa pierre à l'édifice avec un « Outrages » qui laisse froid dans le dos. « Platoon » m'ayant moins marqué sans pour autant démérité. Heureusement, il n'y a pas que des ignorants en Amérique. A côté de cela, John Wayne et Chuck Norris se sont bien amusés dans leur bac à sable. Malheureusement, il existe encore parfois des déchets cinématographiques dégoulinant de patriotisme exacerbé comme, par exemple, « Nous étions soldats ».