Purgatory.
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Ce monde merdique c'est le notre. N'a t-on pas tous déjà été injustement pris en grippe par un patron tyrannique, un prof sévère, voir même un collègue jaloux, ou la pote bizarre d'une petite-amie. Des personnes antipathiques qui se donnent l'objectif absurde de te faire vivre un enfer. Et souvent ça marche. Poussé à bout, nous n'avons qu'une envie : leur faire sauter la cervelle. Ainsi, ce slogan "Born to kill" et le pins "Peace and love" qui sont devenu le symbole de Full Metal Jacket, représente la dualité de l'Homme, comme l'affirme le personnage de Mathew Modine. L'Homme n'est pas né pour tuer, il est amour, mais il arrive toujours un moment dans sa vie, pas seulement celle du soldat, où celui-ci a envie de tuer.
Tout ceux qui ont vu Full Metal Jacket ont immédiatement remarqués que l'histoire est construite en deux parties bien distinctes. La première est consacrée à l'entrainement d'un groupe de Marines destiné à combattre au Vietnam. Un groupe de jeunes recrues commandé par un sergent despotique (le cultissime sergent Hartman) qui est en fait le symbole de la vie civile, et du microcosme que peu constituer n'importe quel lieu de travail. Avec un chef qui se plait à distribuer des surnoms débiles : grosse baleine, guignol, cow-boy, blanche-neige. Et qui prend un plaisir malsain à tyranniser ses recrues, et promettre un monde merdique à celui qui osera sortir du rang ou ne pas être assez performant. Ils se montre particulièrement sévère envers le soldat baleine, qui lui prend pleinement conscience que son monde est un monde de merde.
- Si jamais Hartman se pointe ici et nous cueille, on va se retrouver dans un monde merdique.
-J'y suis déjà moi… dans un monde… merdique.
Sur ces bonnes paroles (ou presque) la première partie s'achève. Commence alors un autre monde merdique, celui de la guerre du Vietnam. Et pour une guerre de merde c'était une guerre de merde. Ceux qui débarquent ne savent pas trop ce qu'il viennent foutre. Il n'ont rien contre les Vietcong, en revanche les vétérans qui ont déjà eu à les affronter ont une sacré dent contre eux. A la vie civile on peut être emmerder par un patron, des collègues, etc. Ici les soldats sont emmerdés par Vietcong, et ont une furieuse envie de leur faire sauter la cervelle. Et il faut bien reconnaitre qu'ils sont emmerdant les Vietcong. Ils attaquent souvent discrètement, et repartent avant d'avoir été repérés. Ils s'efforcent de rester invisible aux yeux de leurs ennemis. Et un seul de leur tireur embusqué peut stopper tout un bataillon. La guerre du Vietnam, plus que toutes autres, est une guerre de merde.
Où qu'on aille est condamné à vivre dans un monde de merde. Certes il faut mieux vivre aujourd'hui en France qu'au Vietnam en 1969. Mais le constat que dresse Kubrick est sans appel, le monde où tout le monde est content n'existe pas, ou alors dans les rêves et les films de Disney. D'où cette étrange scène finale dans laquelle les marines chantent une chanson à la gloire de Mickey Mouse, "le chef de ce club où tout le monde est heureux", pendant que le soldat guignol rêve d'une bonne partie de jambe en l'air qui ne serait pas avec une pute Vietnamienne qui en est à sa 15e passe du jour. Mais peut être vaut-il mieux être vivant dans ce monde merdique, que mort au paradis.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le Ben 100, Les meilleurs films de Stanley Kubrick, Ouh pinaise! Y'a un paquet des références ciné dans les Simpson, Les meilleurs films de 1987 et Les meilleurs films des années 1980
Créée
le 27 nov. 2018
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