Faire faire de la figuration à Roy Mustang... On aura tout vu !
Pas évident de créer une nouvelle histoire à partir d’un manga parfaitement écrit, et dont la fin conclue idéalement l’intrigue. Hiromu Arakawa a tellement bien travaillé son chef d’œuvre « Fullmetal Alchemist » qu’elle n’a pas facilité le travail des équipes des deux films inédits « Conqueror of Shamballa » et « L’étoile sacrée de Milos ».
Le second n’est pas mauvais, la qualité est même assez bonne, mais il reste cependant difficile à placer dans la chronologie des évènements du manga. L’intrigue prend ainsi place durant l’un des nombreux voyages des frères Elric, sans que l’on sache précisément à quel tome rattacher cette intrigue auxiliaire.
De Central City à Table City, Edward et Alphonse vont rencontrer divers protagonistes et se heurter à de nouveaux mystères. L’intrigue en elle-même n’est pas trop mal ficelée. Il y a quelques longueurs mais l’on retrouve sans peine l’univers que l’on aime. L’animation est jolie, assez fluide lors des scènes de combat. La scène de l’ultime combat est ainsi un grand moment où je m’en suis pris plein les yeux ! Quant au design des personnages, il est agréable mais un peu fade, car il efface les singularités du trait de Hiromu Arakawa.
Il y a malgré tout quelques points noirs qui selon moi atténuent la crédibilité de « L’étoile sacrée de Milos » en tant que bonne histoire parallèle de « Fullmetal Alchemist ».
Il y a tout d’abord cette histoire d’hommes qui se changent en loups, incompréhensible. Cet aspect n’a jamais été évoqué dans le manga, où les chimères sont des croisements scientifiques entre plusieurs espèces animales, et non pas une espèce de super transformation magique. C’est incohérent avec les principes de l’alchimie.
Et puis il y a les présences discutables de Roy, Riza et Winry. Pourquoi discutables ? Parce qu’ils ne servent à rien. Mis à part à faire plaisir aux fans bien sûr. Roy Mustang briefe rapidement nos héros sur leur mission, et puis les rejoint à Table City, sans que l’on comprenne trop pourquoi. Pire ! Il ne prend quasiment pas part au combat décisif. Il est là, en arrière-plan... Et ne fiche rien ! Toute l’attention du réalisateur s’est porté sur les frères Elric et sur la fille dont j’ai oublié le nom. Alors quoi ? Je suis censée imaginer le personnage le plus charismatique de cette histoire les mains dans les poches à attendre qu’on résolve le problème pour lui ? Impensable. J’aurais préféré ne pas le voir du tout tant qu’à faire.
Alors voilà. « Fullmetal Alchemist : L’étoile sacrée de Milos » est très loin de valoir ce chef d’œuvre qu’est le manga de Hiromu Arakawa. Je suppose qu’il aurait mieux valu ne pas comparer, mais il est difficile d’y faire totalement abstraction. C’est un divertissement sympathique, avec ses qualités et ses défauts, rien de plus, rien de moins.