Prenez un héros au look parfaitement banal qui préférera être blessé que d'être blessant. Donnez lui une attitude de lavette qui ne justifiera en rien son titre de héros de cette histoire (jusqu'aux dernières minutes houuuu suspeeeense !).
Entourez-le de personnages sans saveurs et clichés : la jeune fille ténébreuse qui est plus couillue que le principal protagoniste, le duo de flics vertueux et motivés pour éradiquer le mal, l'ami charismatique mais non impliqué qui ne sert donc à rien, des ennemis qui ressusciteront au moins une fois chacun au fil des douze épisodes, etc.
N'oubliez pas d'ajouter beaucoup de sang, de verser dans le gore injustifié. Par exemple, vous pouvez clore la première saison par un épisode où les spectateurs pourront observer leur gentil héros se faire torturer gratuitement sans rien dire (le délire être blessé plutôt que d'être blessé, HA !) pendant vingt-cinq longues minutes. Ne vous attendez cependant pas à ce que vos personnages suscitent de l'empathie, même si vous avez essayé de donner un côté mignon à certains passages (le café L'Antique, summum de la crédibilité ; la mère et sa fille, famille ordinaire de mangeurs d'humains, c'est chou ; la relation douce et dure qui se tisse entre Toka et Ken...).
Concernant l'histoire, ne vous prenez pas la tête. Vous pouvez passer toute la première courte saison à ne rien dire, à la seule condition de terminer l'arc par le moment que les fans de la version papier attendent tous : le moment où Kaneki devient ENFIN un homme/une goule. Comme ça vous serez assuré que les gens reviendront vers votre animé, maintenant que vous leur avez montré qu'il y a un petit potentiel à votre histoire et que si la première saison était creuse, c'est que c'était voulu.
Vous pouvez aussi en profiter pour faire passer une horreur pour quelque chose de cool. Ben oui quoi, manger des gens c'est cool. Ça permet de boire un café à l'Antique et de se faire tout plein d'amis gentils. Kaneki l'a compris, les goules sont des gens comme les autres, avec leurs problèmes et leur vie ordinaire. Par exemple, la dure au cœur tendre Toka se force à manger les plats préparés par sa précieuse amie, quitte à les vomir après. Il y a les méchantes goules, et les gentilles. C'est mignon.
Parce qu'il ne faut pas trop en faire non plus, défigurez les personnages du talentueux Sui Ishida pour leur donner un charisme de moule sans frites*. (Voir note en fin de critique). Ne travaillez l'animation qu'au minimum syndical. Les plans fixes seront vos amis. Mais n'oubliez pas, puisqu'il faut faire revenir les pigeons pour la suite, terminez pas une scène de bataille animée avec beaucoup de fluidité.
Mélangez bien le tout. Voilà, vous avez maintenant la recette ultra-secrète pour concocter un mauvais animé. Vous obtenez un "Tokyo Ghoul" des plus infâmes.
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*Cet animé est une honte pour le manga de Sui Ishida. Comparez simplement la tête de Kaneki sur les deux supports :
Manga
Animé
Lequel des deux avez-vous les plus envie de taper ?