ça ne paraît peut-être pas comme ça mais ce film a sa propre réputation, sans doute galvaudé car des bizarreries cinématographiques, ça ne manque pas et il serait difficile d'en mettre un au dessus d'un autre dans une stupide idée d'un classement, bon disons qu'il fait partie d'un panier, un panier spécial où des friandises sucrées seraient fabriquées à partir d'une morve à base de merde. Mais avec le sourire.
Voilà, Funky Forest, ça a cette petite différence qui fait que c'est extrêmement étrange, curieux, dérangeant mais toujours joyeux ! C'est de la poésie, oui, on va dire, c'est de la poésie et il faut s'y faire.
Faut sans doute rappeler qu'on est en présence d'un film à sketches, de plusieurs saynètes parfois toujours sans aucun lien entre elles sauf qu'on sait qu'il y a des extraterrestres, c'est important, ça les aliens parce que ça permet de tout expliquer si on le désire, suffit de dire qu'ils ont une sacrée influence et qu'ils aiment la musique. Et le sport. Et l'amour. Et les orifices.
Plusieurs réalisateurs mettent la main à la pâte et soyons honnêtes, c'est quelques fois chiant.
À vrai dire, c'est difficile aussi d'appréhender ce truc d'un seul coup d'un seul, d'emblée, sans avoir un peu de temps, être un peu détendu, les chakras bien ouverts. Il est bon de prendre son temps et de reprendre son souffle car entre les intrigues amoureuses absurdes et molles, les clips électro-pop-nazes expérimentaux et les mutations aux muqueuses musicales, c'est ...éprouvant.
Et c'est japonais. ça peut paraître con comme argument mais c'est toute une culture riche, différente (et cinglé un peu mais chacune à sa part de folie) et si pour un spectateur occidental, ce foutoir n'a véritablement aucun sens (c'est ce qui est bon), il regorge pourtant de plein plein d'éléments culturels japonais dans le cadre, dans les costumes et dans la psychologie instable, qui, certes, n'aident pas à donner du sens non plus mais offre sans doute quelques points de repères pour mieux en avoir rien à foutre. C'est de l'humour qu'on ne comprend pas, ouaip, c'est pour ça que c'est drôle.
Enfin, je réitère, Funky Forest, c'est funky, c'est pas de limite, du groove contemplatif, du nanar bien soigné et c'est du bonheur. Du bonheur pas toujours agréable, limite un peu crade, régulièrement mou et ennuyeux, bien souvent tordu mais du bonheur quand même.
J'aime détester Funky Forest, et je déteste aimer Funky Forest, je l'ai vu et il n'en sortira plus, l'idée de le revoir dès qu'on l'oublie, toujours présente, comme une envie de grosse cuite où l'on sait très bien que tout ça finira en gerbe finale.