Il est bon de préciser que j'ai d'abord vu le Remake US avant de m'attaquer à l'original et à savoir aussi que les deux films ont été réalisés par Michael Haneke. C'est un fait assez rare, me semble-t-il, de voir un remake US réalisé par le même réalisateur que l'original. Mis à part L'Homme qui en Savait trop d'Alfred Hitchcock, en versions UK puis US, je ne vois pas d'autres exemples dans le genre.
Funny Games US est la copie conforme de l'original, mais avec beaucoup plus moyens mobilisés pour la production et un casting forcément plus prestigieux ... mais sinon c'est vraiment un parfait copier-coller. Donc moi aussi je fais un copier-coller de ma critique de la version US pour vous proposer celle de l'original.
Dans Funny Games on assiste à la descente en enfer d'une petite famille plutôt aisée voulant passer leurs vacances dans leur maison secondaire isolée au bord d'un lac. Après quinze premières minutes paisibles en famille, alors s'introduisent les deux jeunes hommes aux visages de poupins et d'un seul coup l'atmosphère se plombe (magistralement) d'angoisse, on assiste alors à une forme de torture suffisamment horripilante et subtile pour maintenir notre attention et nous forcer à rester jusqu'au bout.
Pendant 1h51, Funny Games c'est de la souffrance, l'envie (littéralement) de crever et du pur sadisme qui pète à l'écran. Avec ce film, Michael Haneke veut faire de l'anti Tarantino. Pour le réalisateur Autrichien la violence n'est pas cool, elle est réaliste, horrible et implacable. Tout est radical dans Funny Games. La mise en scène est radicale, plans fixes avec une extrême économie de mouvements. Ses personnages sont radicaux, le fils est apeuré, le père est faible, la mère est forte et courageuse ... et les deux prédateurs sont tout puissants.
Haneke brise le quatrième mur à quatre reprises dans le film à travers le personnage de Michael Pitt, ce sont quatre moments charnières et quatre moment forts dans la narration du film. Par ce biais, Haneke nous invite à participer à ce petit "jeu amusant", c'est très déplaisant et ça nous met terriblement mal à l'aise ... mais nous mettre dans une position inconfortable, c'est l'intention du réalisateur et vu le résultat final on peut dire c'est mission amplement accomplie.
Je ne lui trouve qu'un seul défaut et encore que, là encore c'est un partis pris fort du réalisateur ...
En faisant du gamin la première victime des deux tortionnaires (ou plutôt la seconde victime après le chien) ça enlève tout suspense, à ce moment là on sait que le père et la mère n'ont plus aucune chance d'en sortir vivant. En s'en prenant à l'être le plus fragile de la famille, il en retire tout espoir de s'en sortir indemne.
Maintenant il ne s'agit que d'une question de goût, mais à mes yeux le remake US est un poil meilleur, parce que visuellement plus léché et surtout parce que Naomi Watts.