La leçon de morale pour les nuls. [Spoilers]

Ce film étant plutôt apprécié par la populace, me voilà un peu gené. Non pas parce que je possède un avis inverse, mais parce que Funny game est vraiment vraiment chiant comme la pierre.
Je spoil dans ma critique alors attention quand même.


"La violence dans les médias et blabla, et c'est banalisé blablabla. Vous en voulez toujours plus trolilol."


C'est le constat que semble faire Funny game, qui nous présente une famille banal (En dehors du fait qu'ils fassent vieux embourgeoisés et sans âmes.) une épouse, son mari, le mouflet et un clébard (Peut-être un des personnages les plus charismatique du film.) qui se la coule douce pépère oklm sisi.


Sauf qu'un petit gros va venir perturber leurs oeufs. Bien vite lourd (dans tout les sens du terme.) la boule de graisse bien maladroite et somme toute bien élevé se révèlera vite être un Psychopathe, mais pas trop. Accompagné d'un acolyte fan de shorts trop courts et de poils aux jambes, ils feront subir a notre belle famille de bien vilain traitements.


Haneke, par le biais de "short trop court" nous rangera directement du côté des vilains. Car oui, a de nombreuses reprises, il n'hésitera pas a s'adresser directement au spectateur, sous-entendant que malgré nôtre tendance a vouloir un happy end pour la famille, nous sommes tout de même friands de leurs cruautées et autres tortures.
Un avis totalement subjectif et imposé comme une vérité implacable.


Parfois la torture pourrais prendre fin, mais il nous sous-entend directement qu'on aimerait en voir plus.
C'EST FAUX !
Je m'en tamponne du sort de cette famille fictive, tout comme je m'en cogne des deux Psychopathes.


Premièrement car si Haneke voulais banaliser la violence : Il a réussi. C'est chiant a mourir. Et est-ce que je ressens ça parce que je suis insensible? NON.
Parce que la famille FICTIVE dépeinte par Haneke mérite de base de grosses baffes a cause de la structuration des personnages
qu'il a LUI-MÊME construit.
Par exemple, devant un huit-clos, il arrive parfois qu'on soit touché par un personnage, qu'on espère secrètement qu'il s'en sortira malgré tout.
La, rien.
Et malgré tout, je ne suis pas non plus du côté des psychopathes, qui eux aussi mérite la potence. (d'ailleurs, ça serai plus justifié pour eux. Mais passons. Après tout le spectateur est de leur coté et il est vilain. Voilà.)


Devant un film bien construit comme "I saw the devil" alors oui, la répulsion peut fonctionner, et effectivement devenir jouissive. Mais est-ce un problème? Le cinéma n'est t-il pas un moyen d'exprimer la colère, l'amour, la haine, la violence ou la joie?


D'ailleurs la scène de la télécommande est une fausse bonne idée dans le fond. Elle permet aux spectateurs d'avoir un espoir avant de réaliser qu'il n'a aucun contrôle sur le film. Et l'idée d'impuissance pourrait être intéressante.
Seulement voila, dans le cas de Funny game, je ne me réjouis pas de la mort de bouboule. Et je ne suis pas non plus frustré du retour dans le passé. L'idée que les psychopathes avaient déjà "gagnés" d'avance est signalé explicitement sur la jaquette du film. Et cette scène, tout comme le fait de s'adresser au spectateur ne fait que confirmer que tout est déjà joué.
A AUCUN MOMENT dans le film j'ai cru a un potentiel happy end ou sauvetage de meubles.
Alors encore ici, a part pour l'originalité, a quoi sert la scène si elle débouche sur la même fatalité qu'avant? Rien.
Il n'est pas question de Twist ici, encore une fois; Le film est joué d'avance.
Le réalisateur expose sa scène comme un poseur content de sa trouvaille, mais il n'y a rien a applaudir, si ce n'est un non-sens de plus, juste pour être "original".


Pour ce qui est de la violence du film, et bien non. Elle ne m'a pas marqué a l'acception peut-être du plan fixe après le headshot sur le gosse, qui soulève un malaise qui hélas retombe bien vite tellement la famille s'en tape du sort du gamin...moui...enfin..bref passons. C'était que leur enfant après tout, ça aurai pu être pire.


Je n'ai pas été réceptif au message du film, car je trouve l'oeuvre plutôt mauvaise, et ce, du début a la fin. Ou plutôt devrais-je dire fade. Oui, c'est sûrement le mot.
Haneke tente de nous vendre quelque chose de malhonnête dans le fond comme dans la forme (putain mec...c'est quoi la morale? Le hors-champ c'est hardcore? Je suis toujours au mauvais endroit avec ma caméra?) en dénonçant la violence par la violence. Rendant au final un film tout aussi facile que ceux qu'il dénonce. En quoi, foncièrement, Funny game est différent ?
Le média est le même, la gratuité aussi.
Si la tentative est effectivement de soigner le mal par le mal, la démarche ne serait-elle pas tout aussi malhonnête?
Le spectateur un tantinet éclairé y verra le même principe survendu mais masqué derrière une pseudo dénonciation du cinéma et de ses limites.


Les prises de partie que prend le réalisateur pour nous faire penser X ou Y sont irritantes, et manque de finesse, et si tout cela n'est qu'un jeu, alors excusé moi Mr Haneke, mais je vais aller jouer a quelque chose de mieux ficelé et de plus intéressant.

Psykokilla_V3
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le 28 mai 2016

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Psykokilla_V3

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