[Inside you. Outside of the world.]

Pure dystopie maîtrisé d'un bout a l'autre, Inside hypnotise et joue avec les corps, déjà celui de son protagoniste, animé avec un réalisme a peine croyable, trébuchant et titubant maladroitement comme l'enfant apeuré qu'il est, puis celui -sans entrer dans les détails- d'une partie de la populace. Simple objets de fuite vite abandonnés, les âmes semble absentes mais paradoxalement plus présente que jamais, un sentiment qui se ressent plus qu'il ne se raconte.
Playdead s'amuse a déranger, bien plus que dans Limbo, car au delà du récit se trouve une sensation absente de se dernier : Un questionnement plus profond que le simple récit.

Entre le cauchemars infini, avec la pression incessante et cette impression de courir a en perdre ses jambes, le rapport aux corps, encore et toujours, dérangeant dans son sens de la mise en scène, la conscience unique et la potentielle perte de libertés individuelles, chacun voudra revivre a nouveau ce récit comme un film de Lynch tant les interprétations sont intéressantes et méritent toutes d'être creusées. Le malaise est perpétuel mais jamais gratuit, comprenez bien que Inside n'est pas un jeu horrifique au sens propre, malgré le malaise définitivement présent. Un titre aux multiples visages qui n'a pas fini de faire parler grâce aux thématiques abordées, ressenti, ou même peut-être interprétées selon nos angoisses personnelles. Le jeu comporte son lot de pièces cachées nous en confirmant plus sur nos convictions scénaristiques.
A vous de les découvrirs ou tout simplement de tirer des conclusions grâce aux lieux parcourus et aux éléments du décors parfois évocateurs.

L'univers dépeint dans Inside parle plus que n'importe quel mot, le sens du détail confère quasiment de la maniaquerie pour nous parler en silence, n'hésitant jamais a superposer plusieurs plans d'une beauté glaciale. Car oui, Inside est visuellement magnifique, nous offrant pendant environ 4/5h une des plus grandes réussite de ces dernières années.

L'ambiance lugubre et malsaine est apporté avec un tel brio dans ses plans que la mort omniprésente paraît bien souvent belle, avant de nous ramener a son univers; C'est bien un cadavre que vous trainez au sol pour résoudre un Puzzle et continuer coute que coute a avancer. Une fuite perpétuelle face a une noirceur étouffante.

Le jeu est très bien dosé dans sa progression, jonglant sans cesse entre Plateforme et Puzzle, toujours bien pensés, ces derniers ne frustre jamais tout en gardant une échelle de difficultés. Inventifs et sans radotages, Inside gomme les parties les moins intéressantes de Limbo (Les morts imprévisibles sont moins légion, et tant mieux car ça n'était pas forcément le point le plus intéressant de ce dernier.) pour un challenge présent sans vraiment être casse-tête, un juste milieu accessible qui vous permettra de ne pas lâcher la manette avant sa fin complètement grandiose.
La maniabilité parfaite vient enfoncer le clou une fois pour toute, entre son moteur physique parfait et sa réactivé sans failles, le jeu ne se fait jamais prier pour briller.

Le nouveau jeu de Playdead est un chef-d'œuvre, nombreux seront les esprits marqués par certaines scènes purement inoubliables. Une oeuvre pertinente et marquante qui marque un sans fautes bluffant.

Culte. Le genre de jeu qui -comme Limbo a son époque- risque fort de marquer les esprits des joueurs et inspirer les développeurs.