On va faire court parce que beaucoup de monde connait ce film donc en faire une critique détaillée n'a que peu d'intérêt.
Mais quand même:
Ses longs plans-séquences fixes sur des gens qui souffrent et qui font souffrir. La froideur des plans, la lenteur des personnages, l'absence presque totale de musique (moins de 10 minutes de bande-son pour 1h45 de film, c'est passager). Michael Haneke est un vrai réalisateur. Il est froid et cynique avec ses personnages. Et il veut plus faire gagner les méchants que les gentils, comme s'il avait un peu compris comment fonctionnait le monde qui l'entoure.
Ce film ne réjouit pas, au contraire, il frustre, il dérange, il crispe, il dégoûte. Toutes les scènes violentes sont presque hors-cadre (à part quand Roth se fait taper le genou au club de golf mais ce n'est pas la pire alors on laisse le spectateur admirer). On laisse le spectateur être juge de l'action en l'empêchant d'agir et on l'empêche de voir les réelles atrocités tout en le forçant à s'imaginer les scènes en faisant pleurer les personnages à cause de ce qu'ils subissent. C'est tout un art que le procédé de vice du film. Haneke est un véritable auteur qui vient d'une partie de l'Europe qui est froide (l'Allemagne, l'Autriche et tous ces pays centraux sont froids d'apparence et cela se reflète dans leur cinéma). Haneke méprise les gens gentils et heureux et prend un malin plaisir à les voir souffrir et chuter. Et c'est ça qu'on aime chez lui. J'ai découvert ce film grâce à Durendal en 2014 et depuis, ma vision du cinéma a complètement changé. J'ai goûté à une partie du cinéma que je ne connaissais pas et que j'ai appris à adorer contrairement à toutes mes attentes.