c'est à qui de jouer?

Funny Games U.S. c'est avant tout un remake de Funny Games réaliser par le même réalisateur 10 ans auparavant en Europe. Ma note de 9 risque donc de changer après visionnage du premier opus.
Un couple et leur fils se rend à leur maison secondaire pour y passer des vacances, vacances qui tourne au cauchemar après la rencontre avec deux jeunes gens qui semblent bien sous tout rapport.
Petit à petit , le film devient oppressant, violent, et le spectateur devant son écran devient impuissant et se prend une baffe monumentale, une fracture rétinienne, et se sent baffouer dans son intimité, dans son monde au tout le monde est beau. Funny Games est le genre de film qui prend le spectateur, ne le lâche plus, lui retourne le cerveau et la morale, qui joue au yoyo avec les tripes. Bref c'est un film violent, angoissant, mais en même temps captivant, hypnotisant.
Pour ce faire, Michael Haneke joue avec sa caméra, la laisse de longues minutes sur le même plan, laissant le spectateur face aux horreurs, au sadisme et à la perversité. Ces longs plans fixes m'ont donné l'impression d'être Alex dans Orange mécanique, obliger de regarder ce qui se passe sous mes yeux, de subir sans pouvoir réagir.
Attention risque de spoile, ceux qui ne l'ont pas vus passer ces quelques lignes.
Pour accentuer le malaise, le réalisateur dans son infini bonté prend en partie le spectateur en faisant parler un des jeunes directement à la caméra, en nous interpellant, en nous faisant prendre partie à leur jeux sadiques. Cette prise de position de la part de Haneke n'a pas était pour moi un électrochoc, cela m'a même à un instant fais sortir du film alors que tout est fait pour que nous y restions. Dommage, mais cela dit, ce partie pris renforce l'idée principale du film : faire du spectateur un complice des atrocités.
Du coté des acteurs rien à dire, ils sont tous géniaux, notamment Michael Pitt et Brady Corbet qui jouent à la perfection leurs rôles de sadique pervers.
Funny Games U.S. est un film à voir, est un film à sentir, à ressentir dans ses tripes. Mais préparer vous à être prisonnier et complice pendant 1h51.
C'est un grand film!